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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/367

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toujours forcé de compter un à un, comme je viens de le faire, pour ajouter six à sept, et découvrir que cela m’amène au nom de nombre treize. Il n’est pas douteux que je réussirais par cette voie ; car dès que l’on part d’un point connu, et que tous les intermédiaires sont connus aussi, on sait avec certitude où l’on arrive et en quoi consiste le nouveau composé. Mais ce moyen, fort utile déjà, et qui est uniquement dû à l’institution de ces premiers signes, serait cependant encore long et pénible, et par conséquent insuffisant pour des opérations compliquées et étendues ; c’est pourquoi l’esprit de l’homme, qui a besoin de points de repos, et qui est fatigué de conserver présente à la fois une chaîne d’idées trop longue, a imaginé de partager la série des nombres en différens groupes ; il a fait ces groupes égaux entr’eux, afin que ce qui est vrai de l’un soit vrai de l’autre ; il a donné aux nombres qui les terminent des noms vingt, trente, qui, comparés à ceux qui les précèdent et à ceux qui les suivent, avertissent que la période finit et va recommencer. D’un nombre de ces périodes égal à celui des unités de chacune, il forme une