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Page:Dickens - Dombey et fils, 1881, tome 2.djvu/133

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posant encore un baiser sur son visage, elle se retira précipitamment et rejoignit M. Dombey et Mme Skewton.

Florence resta toujours à la même place ; le bonheur, la tristesse, la joie, les larmes, tous les sentiments se pressaient dans son cœur ; elle ne savait ni comment ni pourquoi. Enfin sa nouvelle maman revint, qui la prit encore dans ses bras.

« Florence, lui dit la dame vivement et en la regardant fixement, vous ne commencerez pas par me haïr.

— Vous haïr, maman, vous ! Et Florence jetant ses bras autour de son cou lui rendit son regard avec assurance.

— C’est bien, c’est bien ! commencez par avoir de moi une bonne opinion, dit la belle dame. Commencez par croire que je m’efforcerai de vous rendre heureuse, et que je suis toute disposée à vous aimer, Florence. Adieu. Nous nous reverrons bientôt. Ne restez pas ici maintenant. »

Elle la pressa encore sur son sein ; elle lui avait parlé un peu vite, mais d’un ton ferme. Florence la vit rejoindre sa mère et M. Dombey dans l’autre pièce.

Dès ce moment, Florence commença à espérer qu’elle apprendrait de cette belle dame, sa nouvelle maman, le moyen de conquérir l’amour de son père : cette nuit-là, pendant qu’elle dormait dans sa vieille demeure abandonnée, sa vraie mère, le visage radieux, souriait à ses espérances et les bénissait. Pauvre Florence, elle rêvait !



CHAPITRE VIII.

Madame Chick ouvre les yeux.


Miss Tox n’avait pas la moindre idée de toutes les nouvelles transformations dont la maison Dombey était l’objet. Elle ne pensait guère aux échafaudages, aux échelles, aux badigeonneurs, qui, la tête enveloppée dans des mouchoirs de poche, regardaient par les croisées dans l’intérieur des appartements, semblables à des génies ailés ou à des oiseaux égarés. Environ à cette époque si féconde en événements, elle avait déjeuné un matin, comme à l’ordinaire, c’est-à-dire avec une flûte et un œuf frais, ou du moins prétendu frais, et du thé.