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Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/191

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papiers. Ils me viennent des autorités municipales, je dois en prendre un grand soin.

Obenreizer devint attentif, car il voyait là une occasion de s’instruire. Il allait savoir où son patron serrait ses papiers particuliers.

— Ne pourrais-je pas vous épargner cette peine Monsieur ? — dit-il. — Ne pourrais-je ranger et serrer ces papiers pour vous, avec vos indications ?

Maître Voigt se mit à rire sous cape. Il referma le portefeuille qui contenait ces documents précieux, et le passa à Obenreizer.

— Essayez ! — dit-il. — Tous mes papiers importants sont là !…

Et il lui montrait du doigt, au bout de la chambre, une lourde porte de chêne parsemée de clous. Obenreizer s’approcha, le portefeuille à la main, et regardant la porte, s’aperçut avec surprise que, de l’extérieur au moins, il n’y avait aucun moyen de l’ouvrir. Ni poignée, ni verrou, ni clef, pas même de serrure.

— C’est qu’il y a une seconde porte à cette chambre, — dit-il.

— Non, — fit Maître Voigt. — Cherchez encore.

— Il y a certainement une fenêtre.

— Murée, mon ami, murée avec des briques. La seule entrée est bien par cette porte ; est-ce que vous y renoncez ? — s’écria le notaire triomphant. — Écoutez maintenant, mon brave garçon, et dites-moi si vous n’entendez rien à l’intérieur.

Obenreizer écouta et recula, tout effrayé.

— Oh ! — dit-il, — je sais de quoi il s’agit. J’ai en-