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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/99

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en écrivit 28 pour le piano, 17 pour la flûte, le cor, le violon, etc. ; Viotti, pour le violon, une trentaine. Vers 1780 l’on entendait trois C. par séance au Concert Spirituel de Paris. La lassitude survint, et il fallut essayer de jeter dans un moule fatigué quelque charme nouveau ; on produisit des C. militaires, pastoraux, cynégétiques, pathétiques, fantastique ; Field intitula un C. L’Incendie par l’orage, en appelant à la rescousse un second piano, « parce qu’un seul serait trop faible » pour imiter le tonnerre. Beethoven, enfin, innova dans la disposition des trois mouvements ; il donna l’exemple de leur rattachement, de la suppression au moins partielle du long tutti préliminaire et de la cadence du premier allegro. Schumann, dans son unique Concerto pour piano (op. 54), écrivit lui-même la cadence et remplaça la coda par un épisode ralenti. Liszt traita le C. dans le style d’une grande fantaisie. Vers 1850, Henri Litolff, en fondant plus intimement les sonorités du piano dans celles de l’orchestre, tenta de créer le concerto-symphonie. Parmi les œuvres modernes qui, tout en maintenant, dans ses lignes générales, la forme traditionnelle du C., en élèvent le style au-dessus des considérations de pure virtuosité, on doit citer les Concertos d’Éd. Lalo pour violon (1874), pour violoncelle (1877), pour piano (1889), ceux de Saint-Saëns pour piano (dont le cinquième a paru en 1896), de Max Bruch, pour violon, de Brahms et de Grieg, pour piano. Les maîtres contemporains délaissent le C., dont le public s’est détourné par suite de l’abus qui en a été fait. La « Symphonie avec piano sur un air montagnard français », de V. d’Indy, n’appartient pas à ce genre, mais à celui de la symphonie, où elle occupe une place brillante.

Concertstück, n. m. all., = « morceau de concert », employé rarement en français, entre autres par L. Diémer (1875), pour désigner un concerto de brèves dimensions.

Concomitant, adj. 2 g. Qui se produit en même temps. T. employé en acoustique pour désigner les sons harmoniques.

Concordance. Voy. Consonance.

Concordant, n. m. Ancien nom de la voix de baryton.

Conducteur, n. m. Partition abrégée servant au chef d’orchestre pour diriger l’exécution, lorsqu’il ne dispose pas d’une partition complète, ou « grande partition ». || Dans la langue anglaise, le chef d’orchestre est appelé conductor.

Conduire, v. tr. Diriger l’orchestre. Diriger l’exécution d’une œuvre musicale. || Développer une fugue, une composition en style concerté.

Conduit, n. m. Forme primitive de composition mesurée et souvent harmonique, décrite en termes parfois obscurs ou contradictoires par les théoriciens des xiiie et xive s. Ils s’accordent à dire qu’on y admettait les consonances imparfaites, que toutes les parties se conformaient au même mètre et qu’on ne s’y servait pas d’un cantus firmus.

Conique, adj. 2 g. qualificatif de l’état d’un tube dont le diamètre se rétrécit graduellement de la base au sommet. On sépare, dans le classement des instruments à vent, ceux dont le tuyau est conique (cor, clairon, bugle, bombarde, etc.), de ceux dont le tube est cylindrique.

Conjoint, adj. 2 g. Se dit de deux degrés de la gamme qui se suivent immédiatement.

Conque, n. f. Coquille univalve, en spirale, appartenant au genre triton de la famille des buccinoïdes, que l’on transforme, par le même procédé que les cornes d’animaux, en un instrument à vent unisonique. La mythologie le mettait aux mains des dieux marins. En quelques rivages, il sert aux pâtres ou aux pêcheurs, pour les signaux. Pendant la guerre dans le Roussillon (1689) un corps de miquelets fut pourvu de C., au lieu de tambours et de fifres. Le bruit en fut jugé fort martial.

Conséquent, n. m. Dans le canon et la fugue, reproduction par la seconde voix du dessin proposé par la première voix, et qui est appelé antécédent.

Conservatoire, n. m. Nom d’origine ital., sous lequel on range d’une façon générale tout établissement d’enseignement musical, dans lequel un cours complet d’études est donné, soit gratuitement, soit moyennant rétribution, à des élèves répondant à des conditions fixées d’âge et d’aptitudes. Les plus anciens C. furent ouvert en Italie à titre charitable. À l’exemple du C. de Santa Maria di Loreto, fondé à Naples en 1537 par le prêtre Giovanni di Tapia, trois autres écoles semblables, dites della Pietà dei Turchini, dei Poveri di Gesù Cristo et de San Onofrio, furent annexées à des hôpitaux ou à des