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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/121

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Devers, n. m. Partie antérieure des tuyaux de montre, faisant saillie hors de la boiserie de l’orgue, et que maintiennent les claires-voies des plates-faces et des tourelles.

Devise, n. f. Sentence ajoutée à la notation d’un canon énigmatique, pour aider à sa résolution. (Voy. Canon.)

Diabolus in musica. Nom donné par les anciens théoriciens à l’intervalle de triton, dont ils prohibaient l’emploi. (Voy. Triton.)

Dialogue, n. m. Ce mot, dont le sens littéral supposerait la présence de deux interlocuteurs seulement, a servi de titre, dans la seconde moitié du xvie s. et au xviie, à des compositions profanes ou religieuses, à quatre, six, sept, huit et jusqu’à dix voix, qui servent en quelque sorte de trait d’union historique entre le madrigal et la cantate. Les plus anciennes furent insérées dans les livres de madrigaux de Cipriano de Rore (1557), Willaert (1559), Andrea Gabrieli (1570). Orazio Vecchi fit paraître en 1608 tout un livre de Dialoghi. Dans le genre religieux, le Dialogus per la Pascua, de H. Schütz († 1660), est devenu célèbre depuis ses rééditions modernes. M.-Ant. Charpentier († 1702) a intitulé Dialogues plusieurs de ses petits oratorios. Il existe aussi des D. à plusieurs claviers pour l’orgue.

Diane, n. f. Signal militaire qui s’exécute à la pointe du jour :


\language "italiano"
melody = \relative do'' {
  \time 2/4
  \tempo \markup { \italic \concat {"All" \super "o"}}
  \partial 8 sol8 | do[ mi16( do)] sol8 mi' | do[ mi16( do)] sol8 mi' | do[ mi16( do)] \stemDown sol8 do | \break
  \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
  \override Score.KeySignature.break-visibility = ##(#f #f #f)
  mi4( \once \autoBeamOff do8) \once \stemUp sol | do[ mi16( do)] sol8 mi' | do[ mi16( do)] sol8 mi' | do[ mi16( do)] sol8 sol | do4.^\markup { \hspace #5 \musicglyph "scripts.ufermata" } \bar "||" \break
  \partial 8 mi8 | mi[ mi mi mi] | sol4 mi8( do) | mi[ do mi do] | \break
  mi4( do8) mi | mi[ mi mi mi] | sol4 mi8( do) | mi[ do sol sol] | do 4.^\fermata s8_\markup { \fontsize #-2 \italic "D.C." } \bar "||"
}
\score {
  \new Staff { \melody }
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

Diapason, n. m. 1. Nom grec de l’intervalle d’octave, maintenu dans les langues latine et française par les théoriciens du moyen âge et jusque par Pierre Maillart (1610). || 2. Anciennement, synonyme d’ambitus ou de tessiture. Francœur a intitulé « Diapason général des voix et des instruments » un tableau réunissant l’étendue comparée de chacun d’eux. || 3. Dans la facture d’orgues : a. rapport entre le diamètre du tuyau et sa longueur. On dresse, sous le nom de D., pour chaque sorte de jeux, des tableaux contenant tous les chiffres relatifs aux dimensions des tuyaux et au débit de l’air employé dans un espace de temps et sous une pression donnés ; b. terme de la facture anglaise pour désigner un jeu analogue à la montre et au prestant des organiers français. || 4. Norme adoptée pour l’accord des voix et des instruments. || 5. Instrument servant d’étalon sonore et sur lequel se règle l’accord des voix et des instruments. Depuis les commencements de l’art harmonique, il est devenu nécessaire de fixer un point de repère devant guider l’exécution et la facture. On ignore sur quelles bases il pouvait s’établir dans les époques anciennes. Le premier renseignement précis est offert par l’orgue d’Halberstadt, mais ne remonte pas plus haut que 1495 ; à cette date le la, fixé actuellement à 870 vibrations simples par seconde, sonnait beaucoup plus haut, à 1 010 vibrations simples. En 1713, les orgues de la cathédrale de Strasbourg donnaient un la de 784 vibrations simples, et celles de Notre-Dame de Paris, un la de 810 vibrations simples. Dans un même pays, dans une même ville, existaient des habitudes différentes, selon qu’il s’agissait du ton d’église et du ton de chambre. Tosi (1723) recommandait aux maîtres de chant de faire étudier leurs élèves d’après le ton de Lombardie et non d’après celui de Rome, afin de leur faire acquérir des notes aiguës et de leur éviter tout embarras lorsqu’ils se trouveraient accompagnés par des instruments élevés. Un demi-siècle plus tard, l’écart entre ces deux D. était d’une tierce mineure : le lombard correspondait au fa romain. On constatait, durant la première moitié du xixe s., une tendance générale à l’élévation du D., due en grande partie à l’importance prise par les instruments à vent, auxquels les sonorités aiguës prêtaient plus de netteté et d’éclat. Pour mettre fin à l’indécision régnante, le physicien allemand Scheibler fit approuver par un congrès scientifique tenu à Stuttgart en 1834, l’adoption d’un D. de 880 vibrations simples pour le la ; mais cette proposition eut peu d’influence. Vers 1840, le la se tenait à Paris aux