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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/161

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l’inauguration de sa statue, en 1845, et les trois F. Bach, ou Bachfeste (Berlin, 1901, Eisenach, 1907, Leipzig, 1911), doivent être cités. Le nom forgé par Wagner pour les représentations de Bayreuth, Bühnenfestspiel, dont la traduction littérale serait « festival scénique », est une adaptation à l’art théâtral de l’acception de solennité que comporte le mot F. En France, on applique volontiers ce mot à des concerts qui n’ont guère d’autre importance que celle qui résulte de leur caractère inusité, ou de la présence sur l’estrade de très nombreux exécutants, comme il arrive dans un « F. orphéonique » ou un F. de musiques militaires. Certaines auditions rattachées aux expositions universelles ou aux événements du jour, comme a été le « F. des trois gardes », donné à Paris en 1916, ont laissé, à des titres divers, des souvenirs durables.

FF. Abréviation de fortissimo.

Fibres de Corti. T. de physiologie. Prolongements des faisceaux nerveux qui pénètrent dans la partie membraneuse du limaçon de l’oreille interne. Déjà en 1697 l’acousticien français Sauveur avait tenté d’expliquer la discrimination par l’oreille des différents sons, en supposant que chaque son ébranle une partie spéciale de la membrane du limaçon et « produit dans le cerveau un mouvement différent par différens fibres, ce qui cause à l’âme une sensation d’un son plus aigu ou plus grave ». Le physiologiste italien marquis de Corti ayant reconnu la présence dans l’oreille interne de faisceaux nerveux, prolongés en fibres extrêmement ténues et flexibles, au nombre d’environ 3000, Helmholtz crut pouvoir supposer que ces fibres, dites fibres de Corti, en l’honneur du savant qui les avait étudiées, agissaient à la manière des cordes sympathiques, et correspondaient chacune à un son déterminé dont elles effectuaient la perception par le sens de l’ouïe. Mais cette hypothèse brillante de Helmholtz n’a pas été vérifiée, et le rôle des F. dans l’acte de l’audition reste présentement entouré de mystère.

Fiche, n. f. Cheville de fer enfoncée jusqu’à une certaine longueur dans la table d’harmonie d’un piano, d’un clavecin, d’une harpe, etc., et sur laquelle on enroule et fixe l’extrémité de la corde.

Fifre, n. m. Modèle ancien de petite flûte traversière à tube cylindrique percé de 6 trous ; on lui assigne une origine allemande, et c’est par les troupes suisses au service de la France qu’il semble avoir été introduit dans nos armées, où il s’unissait au tambour. Les comptes du règne de François Ier accusent la présence parmi ses musiciens de trois F. et trois tambourins, et les bas-reliefs du tombeau de ce prince figurent en effet ces instruments dans la représentation de la bataille de Cerisoles. En Angleterre, la plus ancienne mention d’un joueur de F., dans le personnel attaché à la maison de Henry viii, date de 1547 ; au couronnement de la reine Élisabeth (1558) sont présents deux F. et deux tambourins. D’après l’Orchésographie (1558) les airs que jouaient les F. n’étaient pas notés : « Ceux qui en sonnent jouent à plaisir et leur suffit de tomber en cadence avec le son du tambour ». L’usage du F. aux armées s’est maintenu jusqu’à nos jours en Allemagne, en Angleterre et chez quelques autres nations, où il est souvent d’usage de le faire sonner par des enfants ; mais le défaut de justesse engendré par sa perce cylindrique l’a fait remplacer, sous le même nom, par un modèle spécial de petite flûte :
Fifre (petite flûte.)

En France, le F. a figuré exceptionnellement dans la garde impériale, sous Napoléon Ier et Napoléon iii. Les troupes d’infanterie lui avaient substitué, dès le règne de Louis xiv, le hautbois et, depuis 1825, le clairon, qui est avec le tambour l’instrument militaire par excellence. (Voy. Flûte.)

Figure, n. f. Signe de la notation musicale, communément appelé note. De cet ancien nom est venue la qualification de chant figuré, donnée à la composition mesurée et contrepointique, par opposition au plain-chant. || Quelquefois en français, et couramment en anglais et en allemand, le nom de F. s’applique à tout groupe de notes formant partie constitutive d’un motif ou duquel est issu tout le motif. Les exemples les plus clairs abondent chez les maîtres classiques. Tel est le dessin initial de la Symphonie en ut mineur, de Beethoven, qui est une figure rythmique et mélodique à la fois :


\language "italiano"
melody = \relative do'' {
  \time 2/4
  \key mib \major
  r8 sol[ sol sol] | mib2 \bar "||"
}
\score {
  <<
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  >>
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    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}


Pour exprimer plus fortement le rôle de la F. dans la construction d’un thème