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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/294

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miracles de Saint Jean-Chrysostôme, de Saint Guillaume du désert (où la Vierge ordonne à Gabriel, Michel, sainte Christine et sainte Agnès : « Et si, chantez par amour fine, vous quatre ensemble »), d’Un marchant et un larron, de L’Empereur Julien, etc. La montre du M. des Actes des Apôtres (composé vers 1450 par Arnoul et Simon Greban) était annoncée par une procession costumée entremêlée de groupes de musiciens, trompettes, clairons, tambourins suisses avec leurs fifres, hautbois, et même, pour le char du Paradis, chœur d’anges avec joueurs de flûtes, harpes, luths, rebecs et violes marchant autour du char. L’orchestre des M. variait selon les ressources locales, ou la présence de menestriers de passage. Il fallut dix mois de travail pour préparer la représentation du M. des trois Doms à Romans en 1509. L’orgue jouait dans les scènes de Paradis : M. de la Passion, entrée de Jésus à Jérusalem : « Ici se fait un doulx tonnoire en paradis de quelque gros tuyau d’orgue » ; M. de la Résurrection, scène de la descente du Saint Esprit : « Ici se doit faire un tonnoire d’orgues et qu’ils soient bien concors ensemble ». Des chants liturgiques, choisis dans les livres des offices chantés, sont introduits à plusieurs reprises dans le M. de la Résurrection : Conditor alme siderum, Hæc dies, Regina cæli, etc.

Nable, n. m. Instrument des Syriens et Perses dans l’antiquité,
Nable.
du type harpe, mais dont la boîte de résonance se trouve placée obliquement dans la partie supérieure.

Nacaires, n. f. pl., du persan naquara. Au moyen âge, instruments de percussion en forme de petites timbales, empruntés à la musique orientale. Thoinot Arbeau (1588) appelle encore les timbales « le tambour des Perses ».

Nachthorn, n. m. all. littér. cor de nuit. Jeu d’orgue, en tuyaux bouchés, connu depuis le xviie s. et qui a conservé son nom allemand dans la facture moderne. Sa sonorité se rapproche de celle du cor.

Nachtigall, n. m. all. signifiant rossignol. Jeu d’orgue, sorte de mixture, du même genre que l’avicinium, le jeu d’Oiseau, de Rossignol (voy. ces termes), dans les anciennes orgues.

Napolitaine, n. f. Petite composition vocale profane, à 3 voix le plus souvent, dont un livre entier, de Giac. Celano, fut publié en 1582 ; un à 4 voix, de Sev. Cornet, en 1563, et des échantillons isolés dans les livres de Villotte ou de Azzaiolo (1557 et suiv.) ; de Bald. Donato (Canzon Villanesche alla Napolitana), 4 voix, en 1551 ; (voy. Villanelle) ; de Ferretti (Canzone alla Napolitana), à 6 voix, à 5 voix, depuis 1565 environ et Giov. de Macque, à 6 voix (1581 et suiv.).

Nasal, adj. Qui a rapport au nez. Son nasal, prononciation nasale.

Nasard, n. m. L’un des jeux de mutation simple de l’orgue, servant à renforcer la quinte du son fondamental dans le huit-pied. Son modèle aigu s’appelle larigot.


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Nasillard, adj. Se dit d’un son où la résonance nasale est exagérée, ou du son d’un instrument qui ressemble au nasillement.

Nasillement, n. m. Altération du son de la voix. Le N. résulte d’une inflammation ou d’un défaut de fonctionnement du voile du palais, qui perd la faculté de se contracter complètement ; la communication de la gorge avec le nez se trouve alors trop étendue et la résonance nasale s’exagère.

Nasonnement, n. m. Altération du son de la voix ; provient de la diminution de la résonance nasale par suite de l’obstruction du nez, de la présence de végétations adénoïdes, etc., et produit une déformation des syllabes nasales, an, on, in, et des consonnes nasales, telles que m, que l’on prononce b.

Nature. Voy. Solmisation.

Naturel, adj. m. et f. 1. Son naturel, celui qui n’est pas affecté d’un accident, dièse ou bémol. || 2. Gamme naturelle, celle des physiciens, qui n’a pas subi l’effet du tempérament. (Voy. gamme.) || 3. Instrument naturel, se dit des instruments à vent qui se jouent par le seul secours des lèvres de l’exécutant, sans clefs ni pistons. || 4. Voy. Hexacorde.

Neuf-huit, mesure ternaire composée de trois noires pointées. (Voy. Mesure.)