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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/296

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gramme de son nom, le comte d’Alsinois, 2 livres de Cantiques et N., dont le second renferme 13 cantiques avec musique. La musique de ces N. a été traitée sur l’orgue par Boëly (vers 1840). Les N. nouveaux et Cantiques spirituels de François Colletet, 1660, plusieurs éditions, étaient rimés « sur les plus beaux airs de cour et chants du temps ». D’innombrables éditions furent faites, depuis les dernières années du xvie s. jusqu’au xixe s., de la Bible des N., dont les colporteurs répandaient des exemplaires dans les provinces. Les N. de Saboly, en patois provençal, parurent en livraisons, sans musique, de 1669 à 1674. On les a réédités en 1856 avec musique recueillie d’après la tradition et d’après un ms. du xviiie s. Les N. de Piron parurent en feuilles volantes de 1692 à 1719. La forme musicale du N. ne diffère en rien de celle de la chanson et du vaudeville ; la forme littéraire, guère davantage. Leur naïveté est factice. Il n’y est pas fait place, ou rarement, à la prière. Ce sont des chansons de réveillons, non d’église. Lorsque les timbres sont indiqués, ce sont des chansons profanes, très profanes, des airs de danse, des airs à boire, des vaudevilles. En plus des N. cités précédemment, les N. bourguignons de Bernard de la Monnoye, les N. provençaux de Saboly, etc. n’ont pas d’autre musique. Cependant des N. artistiques ont été composés. Les Meslanges de du Caurroy, publiés en 1610, contiennent, en contrepoint serré, des N. polyphoniques à quatre voix et plus, de construction intéressante. Auxcousteaux vers 1655, a publié deux livres de N. et Cantiques spirituels avec basse continue. Les N. populaires arrangés « pour les instruments » étaient en faveur aux xviie et xviiie s. On en trouve plusieurs en symphonie dans les manuscrits de M. A. Charpentier, et il n’est presque pas d’organiste connu qui n’ait laissé quelques variations sur ces thèmes. Les N. pour orgue de Gigault, Lebègue, Dandrieu, et plus tard Boëly, sont justement célèbres. À la chapelle du roi, la musique exécutait dans la nuit de Noël, pendant la 1re et la 3e messe, des N., pendant la seconde un motet. En 1738, ce furent Guignon et Guillemain qui jouèrent les N. ensemble, à 2 violons. L’usage des N. est constaté en Angleterre, où on les appelait, du temps de la reine Élisabeth, Christmas Carols, et où il est encore de coutume d’en chanter. En Allemagne, Luther en adopta l’usage et en écrivit lui-même.

Noeud, n. m. Point du train d’ondes où se rencontrent les ondes animées de vitesses contraires ; tous les nœuds sont à distances fixes les uns des autres, et égales à une demi longueur d’onde. (Voy. Onde, Vibration.)

Noire, n. f. Nom d’une figure de note, dans la notation moderne, affectant la forme d’une ronde pleine et munie d’une queue, et valant le quart de cette ronde (Voy. Valeurs.)

Non troppo, loc. ital., = pas trop, employé dans l’indication des mouvements ou des nuances : non troppo allegro = pas très vite ; non troppo forte = pas trop fort.

Notation, n. f. * Ensemble des signes conventionnels par lesquels on indique les sons de la musique et leur interprétation. Les N. ont varié suivant les périodes et les genres de musique. Nombre de peuples, dotés d’un système de musique à une époque très ancienne, n’ont jamais eu l’idée même d’une N., tels en Orient (musique syrienne, chaldéenne, arabe, etc.). Dans l’antiquité, les Grecs inventèrent un ensemble de N. très compliqué. Plus près de nous, des N. neumatiques et alphabétiques en se fusionnant, donnèrent naissance d’une part, à celle du chant grégorien, d’autre part, à celle de la musique mesurée, qui se transforma elle-même suivant les âges, et suscita des essais nouveaux. On ne parlera pas ici des N. anciennes des peuples de l’Extrême-Orient (Chine, Japon), de l’Asie centrale (Thibet), ni des N. spéciales usitées dans les manuscrits orientaux (Hébreux, Arméniens) et byzantins. Les autres systèmes de N. sont classés par ordre alphabétique.


|| N. alphabétique. — L’antiquité grecque faisait usage d’un double système de N., instrumentale et vocale, constitués par des signes semblables ou analogues à ceux de l’alphabet, disposés debout, couchés ou renversés. L’un, proprement instrumental, appliquait les lettres d’un alphabet spécial, à la désignation des cordes de l’instrument : c’est le principe des tabulatures. (Voy. ce nom.) Ces signes se succédaient dans l’ordre d’accord des cordes. L’autre système, réservé à la musique vocale, représentait idéalement par les lettres, dans l’ordre même de l’alphabet classique, les sons de la gamme chromatique dans l’ordre descendant.

La N. des Grecs fut adoptée comme de plein droit par les Latins, qui en fixèrent le point de départ au son placé une octave au-dessous de la mèsedes anciens, c’est-à-dire au la2