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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/299

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Espagne, avec l’emploi des sept premiers chiffres pour désigner les sept notes de la gamme :
1/(ut 2/ 3/mi 4/fa 5/sol 6/la 7/si)
ou, par B molle :
1/(fa 2/sol 3/la 4/si 5/ut 6/ 7/mi)

À l’octave grave, les chiffres sont dotés d’un petit crochet en bas ; à l’octave moyenne, ils conservent leur forme ; à l’octave aiguë, les chiffres sont suivis d’un petit point en haut : 1, 2, etc. Les silences sont marqués par des traits obliques en travers de la ligne. Des indications empruntées à la notation mesurée complètent cet ensemble (v. exemple au mot Tabulature), dont le ton ou l’armature son indiqués en tête du morceau. La presque totalité des œuvres de musique instrumentale publiées en Espagne jusqu’au cours du xviie s. reposaient sur ce principe. En France, il fut introduit par un confrère du P. Mersenne qui avait traité de cette N. Le P. Souhaitty publia plusieurs recueils de chant notés d’après cette méthode, qui semble avoir eu quelque succès entre 1660 et 1680. Puis on n’entend plus parler de la N. chiffrée jusqu’à J.-J. Rousseau, qui la propose à nouveau ; son appel reste sans réponse, jusqu’à ce que Galin, vers 1820, la reprenne en grand, faisant de ce principe l’ensemble de tout un système nommé galinisme du nom de son inventeur, continué et perfectionné par Pâris et Chevé. Beaucoup de mélodies ont été publiées depuis une centaine d’années d’après cette méthode, à l’usage des milieux populaires. Un arrêté ministériel en prescrivit même l’enseignement obligatoire dans les écoles normales d’instituteurs (1905). — Mais son succès est limité, et il ne semble pas qu’un avenir bien fécond soit réservé à ce genre de notes. En effet, s’il faut lui reconnaître le très grand mérite de rendre accessible une mélodie chorale simple à un ensemble d’enfants et d’exécutants sans grande culture, de supprimer les difficultés apparentes de lecture et d’intonation en notant toujours par le mode, et non par le ton, on n’est pas parvenu à lui conserver ces avantages, lorsque la mélodie devenait plus complexe, ou l’harmonie plus recherchée : c’était déjà la raison qui l’avait fait abandonner au xviie s. De plus, ceux qui ont étudié avec la N. chiffrée sont obligés de réapprendre la N. usuelle pour lire et exécuter les éditions ordinaires de musique, et c’est là peut-être son tort le plus grave. Réduite à une mélodie simple et chorale, à une harmonie peu compliquée, ou à titre de sténographie musicale, la N. chiffrée peut être des plus utiles. Par rapport à sa forme primitive, le point indicateur de l’octave aiguë a été placé sur le chiffre, et on a de même marqué l’octave grave par le point en dessous. Des traits obliques indiquent les dièses et les bémols, le zéro les silences, des points les tenues :

(Mélodie de Grétry.)


|| N. en couleurs. (Voy. N. proportionnelle.)
|| N. diastématique. On réunit sous ce nom les systèmes de N. dans lesquels sont figurées à la vue, les distances sonores. Les premières N. neumatiques laissaient régner à cet égard une complète incertitude. Les essais pour y remédier apparaissent vers le xie s., à la fois de tous côtés. De même que pour écrire droit les scribes traçaient une ligne sur le parchemin, de même commencèrent-ils à