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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/353

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bas en arrière, l’œsophage ; en avant, le larynx ; en haut en avant, la bouche ; en arrière, le nez. Le pharynx change de forme, en largeur et en hauteur, pendant la phonation. (Voy. Appareil vocal.)

Phonation, n. f. Production du son vocal. « La phonation résulte de l’action réciproque qu’exercent les uns sur les autres le courant d’air expiratoire et les lèvres de la glotte, plus ou moins rapprochées et contractées » (Garnault). C’est par la mise en jeu des muscles du larynx que le courant d’air est dirigé et que la glotte s’ouvre plus ou moins. Ferrein, en 1741, fut le premier savant qui rechercha par l’anatomie des organes de la voix l’explication de la phonation (Mémoire présenté à l’Académie des Sciences, 1741 : De la formation de la voix de l’homme). Cet ouvrage fut le point de départ des études sur le sujet. La phonation non musicale est possible ; elle comprend alors le cri, humain ou animal, et les bruits tels que le grognement, le ronflement.

Phonotaugraphe. Voy. Phonographe.

Phonétique, adj. 2 g. Qui se rattache à la phonation. || Dans la notation du chant byzantin de l’Église grecque, les signes dits phonétiques sont ceux qui indiquent les sons à émettre.

Phonogramme, n. m. Disque ou rouleau portant l’empreinte qui permet la reproduction des sons par le phonographe. Des « Archives phonographiques » ont été créées par l’Académie des Sciences de Vienne, par la Smithsonian Institution (États-Unis), par le Musée de l’Opéra, à Paris, pour recueillir et conserver des documents verbaux ou musicaux soit sur le folk-lore, soit sur l’interprétation des chanteurs célèbres.

Phonographe, n. m. Appareil enregistreur et reproducteur du son. L’enregistrement du son est obtenu sous forme de sillon tracé dans la cire au moyen d’un style fixé à la membrane vibrante. La reproduction du son est ensuite réalisée par réversion, c’est-à-dire en faisant parcourir le sillon par une aiguille semblable. L’appareil répète assez mal ce qu’on a dit, parce qu’il ajoute certaines vibrations et en supprime d’autres. « Le plus ancien modèle est le « phonautographe » de Scott, 1857, dans lequel une membrane vibrante, relevant le son par un cornet évasé, transmettait son mouvement à une soie de sanglier, servant de style et inscrivant son tracé sur le noir de fumée d’un cylindre mû à la main » (Anglas). Après divers perfectionnements, l’appareil fut transformé par Edison qui obtint la reproduction du son après son inscription, en employant comme style une petite pointe métallique et en enveloppant le cylindre d’une feuille de papier d’étain sur laquelle le tracé de la vibration était marqué en creux. L’inscription terminée, et le cylindre ramené à son point de départ, sa rotation oblige le style à suivre les sinuosités du tracé et communique à la membrane les mêmes impulsions. L’invention d’Edison date de 1880, son utilisation définitive de 1889, après de nombreux perfectionnements : adoption de la cire dure pour le cylindre, du mica pour la membrane, d’une aiguille de verre très acérée pour le style ; adjonction d’un pavillon servant de résonnateur et d’un mouvement d’horlogerie réglant la vitesse de rotation du cylindre. Dans le phonographe Pathé, le cylindre est remplacé par un disque en ébonite, à tracé spiral ; le style est un saphir très élastique et inusable ; la membrane est de mica. Le mouvement d’horlogerie est enfermé dans un socle ; le pavillon est de très grandes dimensions et donne aux sons une grande puissance. Le phonographe Edison et les modèles divers ont rendu de grands services pour la notation des chants ou motifs exotiques. L’ethnographie lui doit de précieux documents : le phonographe offre une sécurité plus grande que la dictée dans les reproductions des mélodies exotiques conçues dans d’autres tonalités que notre musique et que les oreilles les plus délicates peuvent apprécier, mais ne suffisent pas à noter exactement. Ses services sont plus discutables sous le rapport artistique. La reproduction des inflexions de la voix et des nuances d’exécution d’un grand chanteur, que l’on a prétendu obtenir, est une illusion, car le timbre des sons est toujours dénaturé ou altéré. L’intensité du son n’est pas rendue avec plus d’exactitude. Les phonographes répandus dans le commerce ne peuvent tenir lieu d’instrument de musique.

Phonomimie. Voy. Chironomie.

Photographie [appliquée à la musique], n. f. Lissajous a réussi par la photographie à obtenir les figures des vibrations de deux sons simultanés. Il s’est servi de diapasons soigneusement éprouvés pour leur justesse et munis d’une lamelle d’aluminium forée d’une ouverture infiniment petite, par laquelle il a fait passer un intense faisceau de lumière, dont l’image était