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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/354

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recueillie par la photographie, les deux diapasons étant fixés l’un verticalement, l’autre horizontalement, de manière à ce que les figures vibratoires produites par chacun d’eux fussent perpendiculaires au rayon lumineux. Un tracé optique des vibrations simultanées des intervalles a été ainsi obtenu. Les expériences de Lissajous, continuées par Zambiasi, ont produit les figures représentatives de l’accord de trois sons. Ces expériences ont une application pour le classement des intervalles, la justesse des sons, etc. M. Lifchitz a présenté, en 1910, à la Société de physique de Paris, un appareil enregistreur des sons par la photographie d’une raie lumineuse qui se déplace sur l’écran sous l’effet des vibrations de la membrane. Le Dr Marage a fait à l’Institut, le 23 mars 1908, une communication sur la photographie de la voix ; une précédente, janvier 1907, à la Société philomatique. Le livre de Marage, daté à la préface de janvier 1911, décrit p. 162 et suiv. sa méthode de photographie de la voix : une membrane mince de caoutchouc reçoit les sons ; tous les mouvements de la membrane sont transmis à un petit miroir plan sur lequel on fait tomber, à travers une lentille, un mince rayon lumineux ; le rayon vibre comme le miroir et son image se réfléchit par réflexion sur une bande de papier photographique qui se déplace d’un mouvement continu ; après avoir été impressionné, le papier passe dans deux bains de développement et un bain de fixage et sort à la lumière, 1/4 de minute après le chant, portant inscrites toutes les vibrations de la voix. On lit sur les clichés toutes les qualités et les défauts d’une voix :

Vibrations de la voix.
Vibrations de la voix.
Vibrations de la voix.
D’après le Dr Marage, Physiologie de la voix, Gauthier-Villars et Cie.

Massol et Sizes ont réussi en 1910 à photographier les vibrations acoustiques en se servant d’un rayon lumineux, projeté par un petit miroir fixé à l’extrémité de l’une des branches du diapason, sur un objectif à grande ouverture. L’enregistreur, dont le cylindre est recouvert d’une feuille de papier extra-sensible, se déplace mécaniquement devant l’objectif. Cette méthode fut signalée à l’Institut par M. Violle, dans une note présentée le 27 juin 1910. Ces expériences confirmèrent l’existence des vibrations tournantes, la coïncidence de cinq mouvements vibratoires superposés indiquant la vibration simultanée de cinq sons harmoniques, et prouvèrent l’exactitude des résultats obtenus par d’autres méthodes, quant à l’existence autour du son prédominant du diapason employé, ut0 de 32 vibrations doubles, de 12 harmoniques inférieurs et 11 supérieurs.

Phrase, n. f. Partie du discours musical formant une succession ordonnée de périodes, ou groupes mélodiques. Le sens de la phrase est achevé lorsqu’elle s’arrête sur un repos complet, ou cadence. (Voy. Cadence, Distinction, Groupe, Mélodie, Période.)

Phrasé, n. m. Art de ponctuer le discours musical et d’en faire sentir les divisions, les périodes, les suspensions, les repos, analogues aux césures de la poésie. Dans le chant, l’art de phraser dépend en grande partie de l’art de respirer. Le phrasé, l’art de phraser, dans l’exécution musicale, consistent essentiellement dans l’observation et le rendu de la ponctuation, c’est-à-dire du rythme, qui divise le discours musical en période logiquement scindées et enchaînées. Pendant longtemps, la notation n’a pas ou presque pas indiqué à l’exécutant les divisions du phrasé : le goût du chanteur ou de l’instrumentiste y suffisait. À mesure que la culture de la musique se répandait dans le monde des amateurs, il devint nécessaire de publier des éditions munies de signes spéciaux servant à les guider. Les signes de liaison, étendus sur toute une période mélodique, étaient appropriés à en marquer les divisions, le départ et le repos. On les a trop souvent confondus avec les barres de mesure, et en se bornant à les conformer au retour de celles-ci, on a produit ainsi des contre-sens.

Ex. noté : fragment Sonate 29, no 3 de Beethoven, édit. Köhler, et correction par Combarieu, dans sa Théorie du rythme, pp. 18-19, et 56.