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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/376

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exécuter de la musique écrite sur des textes rédigés en cette langue. Les défauts de prononciation et les variantes qui résultent des habitudes locales de prononciation d’une même langue, loin de s’effacer dans le chant, s’y font remarquer davantage en semblant s’y exagérer. Les exercices de lecture à haute voix avec un bon maître sont excellents pour l’élève chanteur. La prononciation d’une langue s’altère et se modifie avec le temps, d’une époque à l’autre. — La prononciation du latin dans le chant de l’église romaine a suivi la loi commune et s’est peu à peu transformée, en certaines contrées, jusqu’à atteindre des différences fondamentales de sonorité et d’accentuation d’un pays à l’autre. Après que l’unité de la liturgie eut été rétablie, et que l’unité du chant liturgique eut été prescrite par l’autorité pontificale dans toute l’Église catholique romaine, l’unité de la prononciation latine fut l’objet d’une active campagne entreprise par les principaux liturgistes. Elle eut une répercussion immédiate et sensible sur le chant. Appliquée avec un zèle excessif, la réforme se trouva contraire à la bonne interprétation d’œuvres musicales des anciennes écoles, conçues en vue d’une accentuation toute différente des paroles. Le premier essai public et important de substitution de la prononciation dite « romaine » à la prononciation usuelle du latin en France, dans le chant liturgique, a été fait par la Schola Sainte-Cécile à Périgueux, le 21 novembre 1897. L’application en a été faite à la Messe brevis de Palestrina, avec Propre de la messe en chant grégorien. Cet exemple s’est peu à peu propagé dans l’ensemble de la France.

Propagation, n. f. Transmission ou communication d’un ébranlement dans un milieu élastique. (Voy. Onde.) Le son ne se produit et ne se propage pas dans le vide. On le prouve dans les laboratoires en faisant agir un marteau sur un timbre, placé sous la cloche d’une pompe pneumatique. Le choc ne produit pas de son. La vitesse avec laquelle se propage le son a été de bonne heure l’objet de l’attention des physiciens. Les premiers essais de mesure furent tentés par Mersenne en 1636. Des expériences célèbres, pour lesquelles on utilisa le son du canon, furent instituées en 1738 par l’Académie des Sciences et renouvelées en 1822. Il est admis aujourd’hui que la vitesse dans l’air augmente avec l’élévation de la température et diminue avec l’affaiblissement de l’intensité du son. La vitesse est de 330 m. 60 par seconde à la température de 0°. Elle s’accroît d’environ 6 m. 26 par 10° ; elle est, par conséquent, de 336 m. 90 à 10°, de 343 m. 20 à 20°, etc. Le mode de production du son n’a pas d’effet sensible sur la vitesse ; celle-ci est plus grande dans les gaz légers, et moindre dans les gaz lourds. La vitesse du son dans l’eau est beaucoup plus grande que dans l’air ; les expériences faites en 1827 dans le lac de Genève et dont le résultat a été confirmé depuis lors fixent cette vitesse à 1435 mètres à la seconde. La vitesse est encore plus grande dans les solides ; elle a été calculée théoriquement pour les principaux bois et métaux, sur la base de la densité, et exprimée en tableaux dans les traités de physique. Les conditions de propagation du son à distance sont variables suivant le milieu, l’état de l’atmosphère, la configuration des lieux, l’intensité et la hauteur du son. Les observations recueillies pendant la guerre de 1914-1918 ont modifié les opinions reçues quant à l’audition du son du canon. On fixait autrefois à 50 kilomètres la distance maximum à laquelle il pouvait être entendu : ce chiffre a été singulièrement dépassé et un grand nombre de faits de perception à plus de 200 kilomètres ont été recueillis. Les mêmes observations ont confirmé le fait que les sons les plus graves sont ceux qui portent à la plus grande distance. La surface unie d’une étendue d’eau favorise l’audition à distance. La nuit y est favorable, soit grâce au silence plus général, « soit par suite d’une homogénéité plus parfaite des couches d’air ». L’absence de vent ou la direction d’un vent modéré favorisent la propagation. Le son, s’affaiblissant dans les couches d’air plus dense, se propage mal de haut en bas, plus facilement de bas en haut : tout le monde répète que « le son monte ». Le fait est constaté dans les théâtres. Il a été expérimenté dans des ascensions en ballon.

Proportionnel. Voy. Notation.

Propre, n. m. Dans la liturgie, parties spéciales à un office, par opposition avec l’ « Ordinaire » ou le « Commun ». S’emploie aussi pour désigner l’ensemble des offices liturgiques propres à une église, un diocèse, un pays.

Propriété, n. f. 1. Dans la doctrine de la solmisation par les muances, qui a régi pendant plus siècles l’enseignement musical au moyen âge, la constitution des hexacordes