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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/377

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était différenciée en trois propriétés, dites par nature, par bécarre et par bémol. (Voy. Muances.) Dans la notation proportionnelle, la propriété d’une note était sa signification originelle : elle devenait sans propriété si la forme en était modifiée, ou de propriété opposée si de longue elle devenait brève, ou vice-versa, etc. || 2. Propriété artistique. Un compositeur ou l’éditeur auquel il a cédé une œuvre définitivement ont l’entière propriété de cette œuvre : édition, interprétation publique sous réserve de droits, etc. Le droit de propriété n’est pas illimité : après une période légale déterminée, un certain nombre d’années après la mort de l’auteur, l’œuvre tombe dans le « domaine public » : il devient alors loisible à qui le veut, de reproduire cette œuvre. La Convention de Berne (1886) a fixé la durée de la propriété dans les 9 pays signataires sur le pied de : Belgique, cinquante ans après le décès de l’auteur ; France, idem ; Allemagne, trente ans après le décès ; Grande-Bretagne et Irlande, la vie et sept ans avec un minimum de quarante-deux ans ; Haïti, à vie plus vingt ans après le décès des enfants ; Italie, à vie, plus quarante ans, avec un minimum de quatre-vingt ans ; Espagne, idem ; Suisse, trente ans après le décès de l’auteur ; Tunis, cinquante ans après le décès de l’auteur. Les autres pays règlent les droits de propriété : Autriche, trente ans après le décès de l’auteur ; Danemark, Hollande, Norvège, Russie, cinquante ans après le décès de l’auteur ; États-Unis, vingt-huit ans après le dépôt du titre, avec droit de prolonger de quatorze ans ; Suède, Roumanie, Brésil, dix ans après le décès. Mais, pour sauvegarder les droits dans les pays éloignés, et éviter les contrefaçons, particulièrement aux États-Unis, il est bon de faire opérer l’enregistrement (copyright) de l’œuvre, lorsqu’on en fait le dépôt du titre.

Prose, n. f. Forme de chant religieux issue de la Séquence (voy. ce mot), et qui consistait en un développement ajouté, paroles et mélodie, à la suite d’un chant. La prose était en rythme libre, à l’origine. Les plus anciennes sont celles des moines de Jumièges (1re moitié du ixe siècle) et celles que Notker de Saint-Gall écrivit à leur imitation, vers 850-910 ; ces dernières ont formé le style notkérien

Adam de Saint-Victor, au xiie s., s’illustra par la composition des proses et eut pour émules et successeurs plusieurs religieux du même monastère parisien, dont les œuvres firent donner à ce genre le surnom de victorin. Leur succès fit éclore par centaines les pièces du même genre, que l’on fut, par cet « excès » même, amené à supprimer des livres liturgiques. Cinq proses seulement ont été conservées dans le Missel Romain et le Graduel Vatican : Victimae paschali (xie s.), Veni, Sancte Spiritus (xiiie s.) ; Lauda Sion (xiie-xiiie s.) ; Dies irae, œuvre de Thomas de Celano († 1256) ; Stabat mater, dont les paroles sont de Jacopone de Todi, et qui a reçu plusieurs mélodies, dont la plus répandue, avec toutes les strophes sur le même thème, s’est établie vers la fin du xvie s. Les proses Inviolata (xie s.) et Ave verum (xiiie s. sorties depuis longtemps des livres officiels, sont demeurées un peu partout en usage. Les proses contenues dans les propres diocésains sont presque toutes modernes (xviiie s.) et « ordinairement d’un goût détestable » (Gastoué). Il a été longtemps de mode de « faire des gorges chaudes » à l’occasion de la « prose de l’âne », le célèbre Orientis partibus. Les écrivains qui se repassaient ces lieux communs n’avaient à peu près aucune idée du véritable texte de l’office de la Circoncision, tel que l’avait réglé Pierre de Corbeil, archevêque de Sens, † 1221. La publication de l’Office par M. Villetard en 1908, et quelques exécutions de la prose, notamment à la Sainte-Chapelle pendant le Congrès musical de 1914, ont présenté sous un jour tout autre, et qui est le vrai, cette pièce de poésie populaire chantée, du xiiie s. ; le refrain Hez, sire asne, hez ! n’a rien de choquant. La prose Laetabundus fut peut-être la plus célèbre de tout le moyen âge. Destinée à la fête de Noël et adaptée ensuite, par des modifications de textes, à une quinzaine de fêtes différentes, traduite en langue vulgaire, transformée en cantique, travestie en chanson, elle fut extrêmement populaire en France du xiie au xviie s.

Prosodie. Voy. Déclamation, Mètre, Pied, Rythme.

Protus. Du grec πρῶτος, premier. Désignation numérique des deux premiers modes du chant grégorien. (Voy. Mode.)

Psallette, n. f. De psallere, chanter. Maison où sont élevés les enfants de chœur. Synonyme de Maîtrise.

Psalmodie, n. f. Chant des psaumes dans la liturgie catholique. Le psaume est récité par un seul lecteur, ou en strophes alternées par deux chœurs (Antiphonie) sur une note principale,