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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/378

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appelée dominante ou corde récitative, que varie seulement à la fin de chaque vers, le mouvement de la voix qui précède la médiante, et à la fin de chaque verset, le mouvement vers la note finale. Il y a pour le chant simple de la psalmodie, huit formules principales ou tons réguliers, correspondant aux principaux modes, et divers autres tons spéciaux à certains offices. (Voy. aussi Intonation, Psaume, Psautier, Récitatif, 2, et Ton.)

Psaltérion, n. grec. Instrument de musique à cordes pincées, de forme triangulaire, comme la cithare antique en forme de Δ, se jouant avec un plectre. Il était fort en usage au moyen âge. Toujours de petites dimensions, on le tenait soit suspendu au cou (chapiteau de Boscherville, xiie s.), soit posé sur les genoux. Il ne faut pas confondre le psaltérion avec le tympanon. Le psaltérion est décrit au xiiie s., par Jérôme de Moravie, comme monté de 24 cordes, construit en forme de Δ grec ; il l’appelle cithare. Mais l’ancienne cithare comportait une dizaine de cordes tendues à jour sur un cadre triangulaire, tandis que le psaltérion possédait sous les cordes une table, percée d’ouïes. J. Cellier, (Recueil de plusieurs singularités, 1585) connaît deux manières de jouer le psaltérion, l’une avec deux plumes (plectres ?) des deux mains « et sont les plus imparfaits d’autant que au plus on ne peut faire que deux accords » et l’autre qui se joue avec les doigts en pinçant et « sont les plus parfaictz et se peuvent pincer trois ou quatre accords, non pas pour estre meslés si parfaictement que sus l’espinette ». Abandonné en d’autres contrées dès le xvie s., il ne figure plus qu’à titre historique dans les ouvrages de Virdunget et de Luscinius. (Voy. Manicordion et Tympanon.)

Psaume, n. m. « Hymne hébraïque chantée dans les offices divins du temple de Jérusalem et passée, sous forme de traduction, dans les différentes églises chrétiennes. Le P. est formé de versets ou strophes, composés généralement de deux vers, quelquefois de trois. Dès les premiers siècles du christianisme, se sont établies simultanément deux manières de chanter les P. L’une, simple : le P. est récité d’abord par un seul lecteur ; après une division, ou un P., ou une série de P., le chœur chante alleluia ; c’est de ce genre qu’est sortie la psalmodie à deux chœurs, les strophes étant dites alternativement par chacun, après quoi les deux chœurs réunis répètent l’alleluia, ou un autre refrain ou antienne. Dans la manière plus ornée, le P. est caractérisé par un chant très mélodique, et alors le lecteur ou chantre n’en dit plus qu’une ou plusieurs strophes, dont le chœur répète tout ou partie de la première en répondant au lecteur, c’est le répons » (Gastoué) (voy. ces mots et Psalmodie). || * Les versets des Psaumes ont inspiré en tous pays les compositeurs, dès que la musique polyphonique eut porté ses premiers fruits. Déjà, Dufay, dans ses Magnificat, utilisant le faux-bourdon alterné avec des versets en trio, pose le principe. Josquin Després semble le créateur du P. en musique : son Laudate pueri et son Miserere sont fameux. Un peu plus tard, c’est pour La chapelle du duc de Bavière, que l’illustre musicien belge Orlande de Lassus a composé sa célèbre série des Psaumes de la Pénitence, publiés en 1565. En Italie, après les maîtres de l’école contrepointique, tels qu’Anerio, Allegri, on vit Marcello composer des P. dans le style du solo vocal orné et accompagné. Mais les cinquante Psaumes de Marcello sont écrits sur des paraphrases italiennes du texte biblique. En Angleterre, la composition des P. s’adapta, à partir du xvie s., à des textes anglais et sous le titre d’Anthem (antienne) devint la base du répertoire musical religieux de l’église anglicane. (Voy. Antienne.) En France, le répertoire des « grands motets » et des « motets à grand chœur » depuis Lulli et La Lande, est presque uniquement basé sur les textes des P. traités en forme de grande cantate religieuse latine, avec soli, chœurs, et orgue ou orchestre. Charpentier, Mondonville, etc. se sont illustrés dans ce genre. Au xixe s., en dehors de quelques compositions faites dans un but surtout pratique pour le service des maîtrises d’église, on a peu écrit de grands P. dignes d’être cités. Toutefois, le Psaume xci de Meyerbeer, à huit voix sans accompagnement, écrit sur une paraphrase allemande, pour la première moitié du siècle ; plus près de nous, le Psaume cl de Franck, à quatre voix mixtes, orgue et orchestre, représentent des types intéressants. Comme œuvre toute moderne, une composition hors pair est le Psaume xlvi, par Florent Schmitt, composé à Rome en 1904 sur la traduction de Lemaistre de Sacy, pour chœur, grand orgue, orchestre, grande composition en plusieurs mouvements, exécuté aux Concerts Colonne le 27 février 1912. || Au xvie s., on se donna avec une ardeur sans égale à la paraphrase des P. en vers français. Une célèbre œuvre de