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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/380

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dans le culte protestant. Nombreuses furent les autres paraphrases de P. en français parues concurremment avec les précédentes et qui eurent leur temps de faveur. Les plus connues sont celles de Ph. Desportes, mises en musique par Caignet et Signac, et plus tard, la Paraphrase des psaumes de David, versifiée par Godeau, évêque de Vence, qui parut en 1659 avec musique de Gobert : elle avait déjà paru en 1650 avec musique à quatre parties de Jacques de Gouy, qui dit être le premier à traiter ce texte. (Voy. Psalmodie et Psautier.)

Psautier, n. m. Collection du texte des 150 psaumes recueillis ou composés à l’époque hébraïque, pour le Temple de Jérusalem, et qui, traduits en grec, en latin ou en langue vulgaire, ont passé dans l’usage privé et public des différentes confessions chrétiennes. Dans les premiers siècles de l’Église, le chant, très simple, des psaumes, se transmettait par la tradition orale, qui restait appuyée sur les formules mélodiques de l’antiquité juive. Le plus ancien P. connu contenant des indications musicales, sous forme de signes de divisions et de sigles marquant la place des refrains, est le Psautier latin de Saint-Germain-des-Prés, du vie s., à la Bibl Nat. (lat. 11947). Les réformés ont aussi, par extension, donné le nom de P. à la collection des Paraphrases de Marot et de Th. de Bèze qu’ils adoptèrent à la base de leur culte.

Punctum, n. lat. Figure de note en forme de point appartenant à la notation neumatique médiévale, et maintenue dans la notation du chant grégorien, où elle exprime un son isolé :


\score {
  <<
    \new VaticanaVoice = "cantus" \with { \magnifyStaff #1.5 } {
      \override NoteHead.style = #'vaticana.punctum
      \clef "vaticana-do3"
      f f g g g f g a 
    }
    \new Lyrics \lyricsto "cantus" {
      Al- le- lu- ia, al- le- lu- ia.
    }
  >>
    \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
}
\header { tagline = ##f}

Puy, n. m. Au moyen âge, réunion littéraire ou musicale avec concours, prix et exécutions. L’usage en persévéra longtemps. Le lauréat couronné prenait, dès le xie siècles, le titre de « roi ». Un puy de poésie et de musique existait à Londres au xive s., calqué sur les usages français. Il avait des règlements rédigés en français, inscrits en 1320 dans le Liber custumarum des marchands de Londres. Aucune chanson présentée ne devait être « sans douceur de mélodie chantée ». Deux ou trois membres du jury devaient se connaître « en chant et en musique ». Le plus célèbre des puys français fut celui d’Évreux, qui se tenant annuellement, vers 1570-1614, le jour de la Sainte-Cécile, était fréquenté par les meilleurs musiciens du royaume ; sur la liste de ses lauréats figurent les meilleurs compositeurs français, tels que Mauduit, Titelouze, du Caurroy, et encore Orlande de Lassus, G. de la Hèle, etc. Le Puy de musique de Caen, institué en 1671 par fondation particulière, ne dura que jusqu’en 1685 et consistant dans l’attribution annuelle d’un prix pour un motet à deux chœurs décerné après concours. Les puys de palinods, dont le plus célèbre se tenait à Rouen, étaient exclusivement littéraires. Sans prendre le titre de puy, un concours fut fondé au Mans en 1633, comme annexe à la célébration de la fête de Sainte-Cécile, pour la composition de motets dont le meilleur recevait pour prix une croix en or. Le concours eut lieu annuellement jusqu’en 1732.

Pyrophone, n. m. Appareil présenté comme instrument de musique par son inventeur, Frédéric Kastner (Les flammes chantantes, Paris, 1875) et resté à l’état de « curiosité acoustique ». Basé sur les propriétés sonores des flammes d’hydrogène réglées dans des tubes de dimensions appropriées et qu’un mécanisme actionné par un clavier rapprochait et écartait à volonté, il formait une sorte d’orgue à la fois lumineux et sonore dont le souvenir est conservé dans les traités de physique.

Q


Quadrille, n. m. * Danse composée d’un ensemble de figures dérivées des anciennes contredanses (v. ce mot), et où les danseurs sont formés de groupes de quatre, en deux couples. Cette transformation d’anciens pas et cette fixation eurent lieu vers la fin du xviiie s. Mozart a écrit à Vienne, vers 1784, deux Q. pour orchestre composés chacun d’un menuet et un allegro, les menuets de huit mesures seulement (voir le Catal. de Köchel, no 463, et celui de Wyzeva, no 433). Köchel lui en attribue encore d’autres. Tel qu’il a été fixé vers 1800, le Q. comportait quatre figures : le pas d’été, ou simplement été, la poule, la pastourelle, le pantalon. Au premier quart du xixe s., le Q. moderne se compose définitivement de cinq figures : pantalon, été, poule, pastourelle, finale, alternativement écrits sur des mouvements plutôt vifs, en 6/8 et 2/4. Diverses variétés de Q. ont été imaginées. Celui dit des Lanciers, inventé à Dublin en 1818 par un professeur français de danse,