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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/42

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Bordogni, — Les instruments de cuivre ont fait presque complètement disparaître le B. des orchestres militaires, dont il a longtemps fait partie et pour lesquels on fabriquait parfois des modèles décoratifs, dont le pavillon affecte la forme d’une tête d’animal fantastique, à la gueule entr’ouverte et garnie de crocs.
Ancien basson.
— Le Contrebasson, ancien grand pommer double des auteurs allemands, se construisait en bois dans des proportions doubles de celles du basson et sonnait exactement à l’octave grave de celui-ci. On prit l’habitude au xixe s. de l’établir en cuivre, avec un tuyau conique d’une longueur théorique de 4 m. 68, anche double et 15 clefs. On écrit sa partie en notes réelles, qu’il exprime un octave au-dessous. Aucun instrument de l’orchestre ne fournit de sons aussi graves. Beethoven s’est servi du C. dans la scène de la prison, de Fidelio. Les musiciens modernes l’appellent volontiers à renforcer les basses dans le chœur des instruments à vent. || On a désigné, vers 1800, sous le nom de B. russe une variété de serpent (voy. ce mot). || Jeu d’orgue souvent joint à celui de hautbois, le B. formant la première moitié ou basse du jeu complet. Les facteurs d’orgues appellent quelquefois B. français un jeu d’orgues à anches battantes, et Fagott (nom allemand du B.) un jeu à anches libres.

Bassoniste, n. m. Musicien qui joue du basson.

Basso ostinato. Voy. Basse contrainte.

Bassus. Ancien nom de la partie de basse dans les œuvres vocales à plusieurs voix.

Batail, n. m. Ancien nom du battant de la cloche.

Bâti, n. m. Ensemble des pièces et assemblages qui composent la menuiserie d’un buffet d’orgue, abstraction faite de ses parties ornementales.

Bâton, n. m. 1. Petite baguette courte et rigide de bois ou d’ivoire, que le chef d’orchestre tient à la main pour marquer la mesure. Bien que l’usage primitif fût de conduire par les mouvements de la main, on constate dès le moyen âge l’emploi du B. et du bruit des coups frappés pour rallier les chanteurs. Telle est l’origine du B. cantonal, devenu un symbole sans utilité musicale directe de la dignité de Chantre dans les églises cathédrales et collégiales. Sur la limite du xviie et du xviiie s., le « Maître de Musique », ou chef présidant à une exécution, se servait d’un lourd B. ou d’une canne dont il frappait le plancher ou une table posée devant lui. Par réaction contre ce bruit anti-musical, le B. fut abandonné pour un rouleau de papier, si bien qu’en voyant Spohr, à Londres, en 1820, diriger au B., on crut à une innovation. Les préférences des chefs d’orchestre se sont partagées depuis lors entre l’archet et le B. Les musées d’instruments conservent quelques B. de maîtres célèbres. || 2. Nom donné à la barre de silence, lorsqu’elle occupe plus d’un interligne de la portée. || 3. Ancien nom des baguettes du tambour, et des trois manières qui étaient usitées pour s’en servir, à l’époque de Louis xiii. (Voy. Tambour.)

Battant, n. m. Pièce de métal suspendue à l’intérieur de la cloche et qui en frappe la paroi et la fait résonner, lorsqu’elle est mise en branle.

Battement, n. m. 1 T. d’acoustique. Renforcement du son, dû à la coïncidence passagère des mouvements vibratoires. Dans un unisson fourni par deux voix ou deux instruments, il se produira un B. par seconde, si l’un des deux agents sonores fait, dans le même temps, une vibration de plus que l’autre, deux B., si l’excédent du nombre des vibrations est de deux, et ainsi de suite. Le phénomène des B. équivaut pour l’oreille à l’impression produite sur l’œil par le vacillement d’un rayon de lumière ; il est perceptible, dans les sons graves, à l’ouïe la moins exercée et lui devient supportable, puis indifférent, dans les octaves aiguës. C’est en vérifiant l’absence ou la fréquence des B. que les acousticiens observent la pureté théorique des sons et que les facteurs d’orgue éprouvent la justesse de l’accord de deux tuyaux semblables. Helmholtz, reprenant une proposition de Sauveur, a essayé de trouver dans l’étude des B. l’explication de la consonance et de la dissonance. || 2. Ancien nom du trille court, ou mordant. || 3. Nombre des répétitions de la même note dans un trille.

Batterie, n. f. 1. Formule rythmique constituant un signal exécuté par le tambour. L’Orchésographie (1588) donne la notation des deux B. appelées Marche française et Tambour des Suisses, en usage sous les