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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/450

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ferme et stable, le ton de la cloche, le ton de l’orgue, etc.; d’où vient donner le ton, etc. La seconde, signifiant. la distance d’une note à sa voisine, et la 3e « qui est la plus impropre, est quand ce mot ton est usurpé pour signifier une sorte ou espèce de musique que nous appelons proprement mode ou harmonie. » || 5. Dans le chant liturgique, formule mélodique affectée à une partie déterminée de l’office. Ex.: le ton de l’évangile, le ton de la préface. Le ton est établi sur un son principal, appelé dominante ou corde récitative, qui reste invariable ; seules, la médiante et la finale varient. Pour le chant ordinaire des psaumes, on se sert de huit tons, ou formules ; il y a en outre des tons spéciaux pour le chant du Magnificat, et une formule dite tonus peregrinus. (Voy. Intonation.) Les numéros des tons ont été arbitrairement appliqués aux modes auxquels ils peuvent se rapporter. De plus, le mot de ton servant, depuis une très lointaine époque, à désigner les transpositions des modes, c’est par une confusion regrettable que le mot ton continue d’être employé au lieu de mode pour désigner les gammes différentes du chant liturgique. « S’ils vous parlent du ton dorien, traduisez mode phrygien ; s’ils disent ton phrygien, interprétez mode dorien, etc. » (Emmanuel.)

Ton de rechange. Voy. Corps de rechange.

Tonada, n. f. esp. Pièce de chant ou de danse populaire en Espagne depuis une époque ancienne, appelée aussi tono.

Tonadilla, n. f. esp. Petite pièce de théâtre courte et légère, parlée et chantée, dont la plus grande vogue se remarque dans la seconde moitié du xviiie s. On la représentait comme intermède entre les actes d’une tragédie, d’une grande comédie, ou à la fin d’une fête.

Tonaire, n. m. * Recueil ou méthode de chant liturgique contenant des mélodies ou des spécimens de mélodies de chaque espèce classées dans l’ordre des huit tons.

Tonal, adj. qual. Qui est en rapport avec le ton. (Voy. Tonale.)

Tonale (note) adj. f. français. On appelle note tonale, dans chaque gamme, les trois sons générateurs de cette gamme : le son primordial, ou tonique, sa quinte supérieure et sa quarte inférieure. (Voy. Résonance.)

Tonale, n. n. lat., même sens que tonaire.

Tonalement, adv. Conformément au ton.

Tonalité, n. f. « Ensemble des phénomènes mélodiques, et harmoniques organisés autour de la tonique par les musiciens modernes. On dit absolument : la tonalité d’ut, de sol, etc., au lieu de ton d’ut, de sol. Or, la tonalité est un ensemble de faits musicaux constants, qui conservent entre eux des relations immuables : les tons sont des organismes mobiles, ou, si l’on veut, les couleurs de la tonalité. » (Emmanuel.) La tonalité moderne, par opposition au système mélodique de la pluralité des modes, se réduit essentiellement à l’adoption d’un mode unique, le mode d’ut majeur, dont tous les autres tons majeurs sont la transposition, et dont le mode mineur est simplement une variété. « La tonique d’une gamme (moderne) n’est plus seulement la note la plus grave et la note la plus aiguë de cette gamme : c’est surtout le son musical par rapport auquel les autres sons ont été choisis de manière à présenter avec lui les plus grandes affinités… » (Bouasse.) On ne peut pas choisir comme tonique une autre note que celle qui nomme et caractérise le ton ; dans le système tempéré, où l’octave est divisée en 12 demi-tons égaux, les différents tons ne diffèrent que par la hauteur absolue. La notion de tonalité se lie à la notion de hauteur absolue, et le changement de ton n’entraîne pas de changement de mode. Le ton dans lequel commence le morceau est appelé ton initial ; s’il commence et finit le morceau, ton principal ; le ton servant de point de départ à un enchaînement modulant, ton primitif. Le ton relatif est celui qui, en appartenant à une autre modalité, ne diffère pas du ton principal à l’armure de la clef : la tonique du ton mineur est toujours une tierce au-dessous de celle du ton majeur ; le ton de la mineur est relatif du ton de ut majeur ; le ton de fa majeur est relatif du ton de mineur. Les tons éloignés sont ceux qui diffèrent l’un de l’autre par plus d’un accident à l’armure de la clef. Les tons voisins sont ceux qui ne diffèrent que par un seul accident du même genre (dièse ou bémol), en plus ou en moins, à l’armure de la clef. « La parenté de tous les tons avec la tonique décroît au fur et à mesure que la distance des toniques diminue. » (Emmanuel.) Ce principe se démontre par une figure que trace le même auteur, et qui exprime plus clairement