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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/61

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des chanteurs exercés. Vers 1830, un auteur suisse, Ch. Malan, fit paraître des C. faciles dont le succès hâta l’abandon des anciens chants du psautier ; tellement peu musicien qu’il savait à peine noter ses mélodies, Malan était un producteur intarissable, qui n’a guère laissé moins d’un millier de C. Un certain nombre ont passé dans les recueils de Lutteroth et des divers Consistoires. Tous les cultes et toutes les nations possèdent d’abondants répertoire du même genre. La seule Bibliographie des recueils de C. catholiques allemands, dressée par Baumker pour les années 1503 à 1909, comprend 963 titres d’ouvrages. Le principe de l’arrangement des textes sur des airs profanes a partout été admis, et les arrangeurs donnent aux reproches qui leur sont adressés de ce chef la même réponse que l’auteur du livre de chant luthérien de Gotha (1721) : que « très peu de fidèles connaissant l’origine des mélodies, ils les chantent fort dévotement et sans penser à mal ». || Le Cantique des Cantiques, œuvre de Salomon, qui forme un livre de la Bible, a inspiré un grand nombre d’œuvres musicales, dont une des plus considérables est la suite de 29 Motets composés par Palestrina sur un choix de ses versets (1584), et dont une des plus récentes est la Cantate biblique, d’Enrico Bossi (1900), pour soprano, baryton, chœur, orchestre et orgue.

Canto, n. m. ital., = chant. La plus élevée des parties vocales dans une composition à plusieurs voix. (Voy. Cantus.)

Canto fermo. Voy. Cantu firmus.

Cantor, n. m. latin. Titre porté au moyen âge par le dignitaire responsable du chant sacré dans un chapitre ou un collège ecclésiastique. (Voy. Chantre.) || En Allemagne, le maître de chant d’un établissement d’enseignement. J.-S. Bach occupa, de 1723 à sa mort en 1750, le poste de C. de l’école Saint-Thomas, à Leipzig.

Cantus, n. m. lat., = chant. La partie la plus élevée d’une composition à plusieurs voix. Synonyme, en ce sens, de canto, dessus et superius. || C. coronatus, genre de mélodie ornée, et de rythme libre, appelé aussi cantinella coronata, en usage dès le xiie s., que J. de Grocheo xive s.) déclare se nommer aussi conductus et dont il donne une description analogue à celle du sirventés. || C. firmus, ital. canto fermo, thème liturgique ou profane choisi pour base d’une composition polyphonique. Toutes les messes des contrepointistes du xve et du xvie s. sont construites sur un C. F. que le musicien divise, développe et renouvelle par des modifications rythmiques, mais dont il maintient la formule mélodique. L’Ave verum de Josquin Després († 1521) donne l’exemple d’un C. F. grégorien presque littéralement traduit en notation mesurée, et son Stabat mater, celui d’un C. F. profane traité par augmentation et qui s’étend en longues notes sous la composition tout entière.

Canzone, n. f. ital., plur. en i, = chanson. Pièce de poésie lyrique divisée en plusieurs stances, dont la dernière est plus courte. En musique, les C. se confondent avec les frottole et les strambotti, dans les recueils de compositions légères à 3 et à 4 voix publiés avant 1530. Après cette date, les madrigaux et les canzonettes les remplacent ; on reconnaît parmi les madrigaux des stances empruntées aux C. de Pétrarque et des poètes de la Renaissance italienne : mais le titre de C. passe à une forme de la musique instrumentale, évidemment dérivée des transcriptions de pièces de chant pratiquées par les luthistes et les organistes et tout d’abord analogue au ricercar. À la fin du xvie s. la C. pour orgue se développe en une suite de versets ou de couplets, au nombre de 3 jusqu’à 12, où alternent quelquefois les mesures paires et impaires, et où paraît de temps en temps une sorte de refrain ou de retour d’un motif traité en contrepoint, mais non en variations. Une C. de André Gabrieli emprunte son thème au Chant de l’Alouette de Clément Janequin.

Canzonetta, n. f. ital., plur. en e, diminutif de canzone. Aux xvie et xviie s., pièce à plusieurs voix, d’allure plus légère que le madrigal, souvent surnommée alla Napolitana. D’Italie, le genre et son nom passèrent en Angleterre, où Morley publia, depuis 1597, plusieurs suites de Canzonets, or little short Ayres à 2, 3, 4 et 5 voix, et en France, où Mauduit mit en musique les Chansonnettes en vers mesurés de Baïf. Quelques auteurs modernes ont donné le titre de C. à des pièces instrumentales. Mendelssohn désigne ainsi l’un des morceaux de son premier Quatuor, op. 12.

Capellmeister ou Kapellmeister, n. m. all., dont la trad. littér. est « maître de chapelle », la trad. usuelle, de nos jours, « chef d’orchestre ». On a essayé d’introduire ce mot dans la langue française ; son emploi ne peut