se motiver que dans la langue où « chapelle » signifie orchestre.
Capitolo, n. m. ital. Genre de poésie lyrique ital. composée d’une suite de tercets ayant pour conclusion un quatrain. Les recueils de Frottole publiés au début du xvie s. contiennent des C. mis en musique à 3 et 4 voix, dans un style très simple.
Capo tasto, n. m. ital. T. de facture. Sillet mobile ajusté sur le manche de quelques instruments à cordes pour servir à en modifier l’accord.
Caprice, n. m. Pièce de musique vocale ou instrumentale dont les premiers exemples apparaissent en Italie vers la fin du xvie s. et se rattachent, soit au madrigal, soit à la canzone (voy. ces mots). Les Capricci de L. Balbi (1586) sont disposés pour 6 voix ; ceux de Barioli (1594) sont destinés à 4 instruments. Prætorius (1619) définit le C. une sorte de fantaisie improvisée où l’on passe d’un sujet à l’autre. Frescobaldi donne à ses 12 C. pour l’orgue (1624) un style fugué, avec des mouvements vifs qui exigent du feu dans l’exécution. Brossard (1703) décrit le C. comme une pièce où le compositeur « donne l’essor au feu de son génie » sans s’assujettir à une forme régulière ; c’est le sens que maintient Furetière (1727) en parlant aussi de « la force du génie » et de la liberté d’une composition « un peu bizarre et irrégulière ». Dans le livre des Fugues et C. pour l’orgue, de Roberday (1660), chacune des dix premières fugues est suivie d’un C. sur le même sujet. Hændel, Scarlatti, Bach, au xviiie s., ont traité le C. comme une pièce libre dans le style fugué. Les C. de Locatelli (1733), de Rode, de Paganini, pour le violon, sont des études développées en vue de chaque genre de difficultés. Boëly a intitulé Caprices ses études, de forme classique, pour le piano. Les musiciens modernes ont fait du même mot le synonyme de fantaisie et l’ont appliqué à des pièces très variées de forme et de destination, soit originales, soit basées sur un ou plusieurs thèmes donnés. Dans cette dernière acception, il suffit de citer l’étincelant Caprice espagnol, pour orchestre, de Rimsky-Korsakow.
Caractéristique, adj. 2 g., ajouté volontiers par les compositeurs modernes au titre de leurs œuvres instrumentales, pour en indiquer les intentions pittoresques ou descriptives.
Carillon, n. m. 1. Série de cloches
disposées de manière à fournir une
gamme plus ou moins étendue, se
prêtant à l’exécution de mélodies complètes.
À l’inverse des cloches ordinaires,
que l’on met en branle en les
balançant sur leur axe, celles du C.
sont assujetties d’une manière fixe à
la charpente et frappées, soit à l’extérieur
par des marteaux, soit à l’intérieur
par le battant, qui est attiré par
un système de tringles ou de cordes,
elles-mêmes gouvernées soit par un
clavier à main, soit par un tambour
fonctionnant automatiquement. La
Bible de saint Étienne Harding
(xie s.) et l’un des chapiteaux de
Boscherville (xiie s.) offrent la représentation
d’un C. primitif, fait de clochettes
suspendues librement et que
Carillon (xie s.).
frappe un personnage assis un peu
au-dessous.
C’est le C. à main, dont
on retrouve l’image jusque chez Memling
(xve s.). À cette époque, des
C. existaient déjà dans nombre d’églises
et de beffrois de la Flandre française et
belge. Bruges passe pour en avoir
possédé un dès le commencement du
xvie s. Eustache Deschamps, dans L’Art
de dictier (1392),
Carillon (xiiie s.).
parle des
« cloches
mises en
diverses orloges,
lesquelles
par
le touchement
des
marteaux
donnent
sons accordables
selon
les six notes (de l’hexacorde), proférant
les séquences et autres choses
des chants de la Sainte Église ».
Les comptes de l’église d’Audenarde, en
1408, mentionnent un paiement « pour
avoir sonné le carillon » ; en 1510, un
mécanisme à tambour installé dans