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Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/61

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Scène V


Dorval, Clairville.


Clairville quitte Rosalie. Il est comme un fou. Il va , il vient, il s'arrête, il soupire de douleur , de fureur ; il s'appuie les coudes sur le dos d'un fauteuil , la tête sur ses mains, et les poings dans les yeux. Le silence dure un moment. Enfin il dit


Clairville : Est-ce assez? Voilà donc le prix de mes inquiétudes ! Voilà le fruit de toute ma tendresse ! Laissez-moi. Je vous hais. Ah ! ( Il pousse l'accent inarticulé du désespoir ; il se promène avec agitation, et il répète sous différentes sortes de déclamations violentes) : Laissez-moi , je vous hais. Il se jette dans un fauteuil. Il y demeure un moment en silence. Puis il dit d'un ton sourd et bas : elle me hait ! Et qu'ai-je fait, pour qu'elle me haïsse ? Je l'ai trop aimée. (Il se tait encore un moment. Il se lève. Il se promène. Il parait s'être un peu tranquillisé. Il dit: ) Oui , je lui suis odieux. Je le Vois. Je le sens. Dorval, vous êtes mon ami. Faut-il se détacher d'elle et mourir? Parlez. Décidez de mon sort.


Charles entre. Clairville se promène.



scène VI


Dorval, Clairville , Charles.


Charles En tremblant, à Clairville , qu'il voit agité

Monsieur Clairville ( le regardant de côté ; ) Eh bien ?

Charles Il y a là-bas un inconnu qui demande à parler à quelqu'un.

Clairville brusquement :

Qu'il attende.

Charles Toujours