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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 9.djvu/947

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ployer des remedes stimulans. On voit cela dans la pratique ordinaire, où les fievres malignes se combattent tantôt par les rafraîchissans, tantôt par les évacuans, tantôt par les diaphorétiques ; d’autres fois par les apéritifs & les vésicatoires, & cependant avec un succès égal selon les cas.

Cependant il faut avouer que la malignité est inconnue aux praticiens, & que ses causes sont impénétrables.

MALIN, adj. (Gram.) Voyez Malice, Malignité, & Méchanceté.

MALINE, s. f. (Marine.) c’est le tems d’une grande marée ; ce qui arrive toujours à la pleine lune & à son déclin. Grande maline, c’est le tems des nouvelles & pleines lunes des mois de Mars & de Septembre.

Maline, la, (Géog.) riviere de l’Amérique septentrionale, qui se perd dans le golfe du Mexique. Les Espagnols la nomment riviere de sainte Thérese.

MALINES, (Géog.) ville des Pays-bas dans le Brabant autrichien, capitale de la seigneurie du même nom, avec un archevêché érigé par Paul IV. en 1559, dont l’archevêque prend le titre de primat des Pays-bas, & un conseil que Charles IV. duc de Bourgogne, y établit en 1474. Il s’est tenu à Malines trois conciles provinciaux.

Cette ville est appellée Machelen par les Flamands, & Machel par les Allemands. Le nom latin Mechlinia qu’on lui donne, ne differe guere de celui que lui donnoient les anciens écrivains.

Elle est sur la Dendre près du confluent de la Dyle & de l’Escaut, au milieu du Brabant, à 4 lieues N. O. de Louvain, autant N. E. de Bruxelles, & à pareille distance S. E. d’Anvers, 10 S. E. de Gand. Long. 22. 5. lat. 51. 2.

Malines a perdu son ancien éclat ; elle ne cherche qu’à subsister de son commerce de grains, de fil & de dentelles. Autrefois on la nommoit Malines la magnifique, Malines la belliqueuse ; & elle produisoit encore de tems à autre des hommes de lettres, dont à présent ni elle, ni les autres villes des Pays-bas autrichiens, ne renouvellent plus les noms.

Rembert Dodoné, Christophe Longueuil, Van den Zipe, naquirent à Malines. Le premier est connu des Botanistes par ses ouvrages. Le second mort à Padoue en 1522 à 32 ans, est un écrivain élégant du xvj. siecle. Van den Zipe, en latin Zipæus, est un célebre canoniste, dont on a recueilli les œuvres en 1675, en 2 vol. in-fol. Il mourut en 1650, à 71 ans. (D. J.)

MAL-INTENTIONNÉ, (Gramm. & Morale.) qui a le dessein de nuire. Votre juge est mal intentionné. Il y a des mécontens dans les tems de troubles. Il y a en tous tems des mal intentionnés. Le mécontentement & la mauvaise intention peuvent être bien ou mal fondés. Le mécontentement ne se prend pas toujours en mauvaise part. Il est rare que la mauvaise intention soit excusable ; elle n’est presque jamais sans la dissimulation & l’hypocrisie. Si l’on est mal intentionné, il faut du-moins l’être à visage découvert. Il est malhonnête de donner de belles espérances lorsque nous avons au fond de notre cœur le dessein formé de desservir.

MALJUGÉ, s. m. (Jurispr.) signifie un jugement rendu contre le droit ou l’équité.

Le mal jugé donne lieu à l’appel ; & lorsque le juge d’appel n’est pas une cour souveraine, il ne doit prononcer que par bien ou mal jugé. Il ne peut pas mettre l’appellation ni la sentence au néant. (A)

MALLE, s. f. (Gaînier.) espece de coffre de bois rond & long, mais plat par-dessous & par les deux bouts, couvert de cuir, dont on se sert pour mettre des hardes que l’on veut porter en campagne. Voyez Coffre & les Pl. de Coffretier.

Suivant les statuts des maîtres Coffretiers-Malleriers, les malles doivent être de bois de hêtre neuf & sans ourdissure, dont les joints soient au-moins éloignés d’un pouce, bien cuirées par-tout d’une bonne toile trempée en bonne & suffisante colle. Le cuir qui les couvre doit être de pourceau ou de veau passé dans l’alun & tout d’une piece ; elles doivent être ferrées de bon fer blanc ou noir, avec plus ou moins de bandes, suivant leur grandeur. Les couplets & serrures doivent être pareillement bien conditionnés & de forme requise. Voyez Coffretier.

Malle, s. m. (Hist. de France.) Dans la basse latinité mallus, malle, est un vieux mot qui signifie assemblée. M. de Vertot s’en est servi dans une dissertation sur les sermens usités parmi les Francs. On voyoit, dit-il, au milieu du malle ou de l’assemblée une hache d’armes & un bouclier.

Les Francs s’étant jettés dans les Gaules, & n’ayant pas encore de lieu fixe pour leur demeure, campoient dans les champs & s’y assembloient en certains tems de l’année pour regler leurs différends & traiter des affaires importantes. Ils appellerent cette assemblée mallum, du mot mallen, qui signifioit parler, d’où ils avoient fait maal, un discours ; & ensuite on dit mallare ou admallare, pour ajourner quelqu’un à l’assemblée générale. Voyez M. du Cange. (D. J.)

MALLÉABLE, adj. (Art méchaniq.) ce qui est dur & ductile, qui se peut battre, forger & étendre sous le marteau, & ce qui peut souffrir le marteau sans se briser. Voyez Ductilité.

Tous les métaux sont malléables : le vif argent ne l’est point. Les Chimistes cherchent la fixation du mercure pour le rendre malléable. C’est une erreur populaire de croire qu’on ait trouvé le secret de rendre le verre malléable : sa nature y répugne ; car s’il étoit ductile, ses pores ne seroient plus vis-à-vis l’un de l’autre, & par conséquent il ne seroit plus transparent & il perdroit ainsi sa principale qualité. Voyez Verre & Transparence.

Une matiere transparente qui seroit malléable, ne seroit point du verre ; il est impossible que le verre soit malléable, parce qu’il est impossible que ce qui est fragile soit malléable : & il est de la nature essentielle du verre d’être fragile, parce que ce qui constitue essentiellement le verre, c’est l’union de sels avec terres ou sables fondus ensemble, & qui étant refroidis font ensemble un corps composé de parties différentes & qui est fragile.

MALLEAMOTHE, (Botan. exot.) arbrisseau de Malabar qui s’éleve jusqu’à 8 ou 9 piés : c’est le pavate de Parkinson, le pavate arbor, foliis mali aureæ de J. B. arbor Malabarensium, fructu lentisci de C. B. On fait grand usage des diverses parties de cet arbre ; le plus avantageux est celui de ses feuilles pour fumer les terres. (D. J.)

MALLE-MOLLE, s. f. (Commerce.) mousseline ou toile de coton blanche, claire & fine, qui nous vient des Indes oridentales.

MALLEOLE, s. f. (Anatomie.) est une apophyse à la partie inférieure de la jambe, immédiatement au-dessus du pié. Voyez Apophyse, Pied, &c.

Il y a une malléole interne & une externe.

La malléole interne est une éminence du tibia, voyez Tibia. L’externe est une éminence du peroné, voyez Peroné, &c. Les deux ensemble forment la cheville du pié. Voyez nos Planches anatomiques.

MALLIENS, les, (Géog. anc.) en latin Malli ; anciens peuples des Indes, voisins des Oxydraques, vers la source de l’Indus. C’est chez ce peuple que Alexandre risqua d’être tué, dit Strabon, en assiégeant une place. Quint-Curse prétend que c’étoit chez les Oxydraques mêmes. (D. J.)

MALLIER, s. m. (Maréchall.) on appelle ainsi un