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Page:Driant - L’invasion noire 2-grand pèlerinage à la Mecque,1913.djvu/100

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laquelle allait passer la ligne télégraphique du Cap à Alexandrie.

En échange, et pour ne pas en perdre l’habitude, elle abandonnait au Congo belge des territoires compris dans la zone d’influence française, c’est-à-dire qui ne lui appartenaient nullement.

Elle avait donc à peu près réussi à force d’énergie, d’esprit de suite et aussi de sans-gêne et de duplicité, à mettre debout le puissant empire qui coupait l’Afrique en deux dans sa plus grande longueur lorsque éclata le soulèvement panislamique.

En moins de deux mois, le réseau des postes établis à si grand’peine était rompu partout à la fois sur une étendue de 4.000 kilomètres.

En même temps ses colonies du Bénin, de la Côte-d’Or et de l’Est-Africain étaient attaquées furieusement. Le sultan de Zanzibar dénonçait le traité que lui avait imposé le protectorat de la Grande-Bretagne, et, à la suite d’un audacieux coup de main, jetait à la mer sa garnison anglaise.

Il était temps d’aviser et, pour défendre ses intérêts en péril, de faire appel au concours des autres puissances menacées comme elle.

L’Angleterre avait donc provoqué la réunion d’une conférence à laquelle la France, Italie, l’Allemagne, le Portugal et l’Espagne avaient envoyé des délégués.

C’est dans cette réunion qu’avaient été élaborées les dispositions défensives, dont l’envoi d’une flotte dans la mer Rouge était la plus urgente, car les renseignements apportés par les émigrants chassés du continent noir avaient prouvé que le point de convergence des colonnes musulmanes devait être en face de Périm.

Avant de se rassembler dans le détroit où le Sultan la voyait, la flotte s’était divisée pour agir simultanément sur plusieurs parties du littoral, afin d’essayer, s’il en était temps encore, de sauver les points stratégiques les plus importants.

Mais si elle avait réussi à conserver Massouah, dernier débris de la colonie italienne d’Erythrée, à cause de la position de cette ville sur une presqu’île inabordable, elle avait dû renoncer à sauver Souakim et Obock : Anglais et Fran-