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Page:Driant - L’invasion noire 2-grand pèlerinage à la Mecque,1913.djvu/106

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nous rejoindre, et tes Danakils en construisent nuit et jour avec les sycomores de là montagne.

— Et tu as des rameurs pour toutes ces barques ?

— Oui, les rames ne manqueront pas, ni les bras pour diriger, et les femmes nous tissent avec ardeur des voiles avec les fibres de l’ensété.

— C’est à ta prévoyance que sera dû le succès de notre passage, Tahar : redouble d’efforts et mets à profit les vingt jours qui restent.

— Tu seras obéi, Maître : avec ce que j’aurai rassemblé encore d’ici là, on pourrait faire jusqu’à cette île là-bas un pont large comme la Caaba.

— Ce n’est pas là qu’il faut songer à passer, dit Omar intervenant, car nous ne pouvons rien en ce moment contre Périm, ce rocher anglais garni de canons. J’ai bien songé à l’assaillir la nuit, mais les murailles sont hautes. Le passage aura donc lieu huit kilomètres plus haut, en un point que je te désignerai ; les barques y seront dirigées pendant les dernières nuits qui précéderont celle du passage.