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Page:Driant - L’invasion noire 2-grand pèlerinage à la Mecque,1913.djvu/188

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marcher, envahir, monter à l’assaut de son éternel vainqueur, le blanc, de son ennemi séculaire, le chrétien.

Aussi de tous côtés les armements se complétèrent, les armées se tinrent prêtes, et une seconde réunion des plénipotentiaires européens fut provoquée.

Ce fut la France qui en prit l’initiative.

Mais, au moment où elle allait se réunir, les plus graves nouvelles arrivèrent de l’Inde.

L’Angleterre à son tour venait d’y éprouver un désastre irréparable.

Trente-cinq mille Anglais venaient de succomber près d’Hydérabad sous les coups de plus de cinq cent mille révoltés, Hindous et musulmans réunis sous les ordres d’All-ed-Din.

Les cipayes s’étaient joints à leurs coreligionnaires, avaient passé à l’ennemi au commencement même de la bataille, massacré leurs officiers, et telle avait été la soudaineté de ce soulèvement que les renforts, envoyés par l’amirauté, n’avaient pu arriver à temps.

Après cette victoire remportée en commun, les disciples de Bouddha et les sectateurs de l’Islam s’étaient séparés, les premiers pour achever la conquête de leur propre pays, les autres pour rejoindre le Sultan, et l’élément musulman, hâtant sa marche, remontait vers le Nord, grossi en route par d’innombrables contingents.

Bombay, Aurangabad, Allahabad et Madras étaient détruites simultanément, et du Gange aux côtes de la mer d’Oman, une véritable émigration armée roulait vers l’Indus.

Puis, ce fut la Perse qui se mit en mouvement.

On apprit que le Schah venait d’être égorgé dans son palais. Lié par un traité secret avec l’Angleterre contre les empiétements de la Russie, il avait cru pouvoir résister à l’élan de ses peuples travaillés par les envoyés du Sultan, et avait payé de sa vie ses compromissions avec les Européens.

Le général Khivaz, commandant sa garde, avait pris la direction du mouvement, et l’armée persane, formée de trois masses principales concentrées à Kaschan, Ispahan et Binder-Abbas, allait s’écouler vers le Tigre et l’Euphrate.

Puis la répercussion des événements africains gagna de