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Page:Driant - L’invasion noire 2-grand pèlerinage à la Mecque,1913.djvu/202

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Souple comme une couleuvre, débarrassée du burnous qui paralysait ses mouvements, Nedjma venait de se jeter à la mer.

Zérouk lança dans la nuit un rugissement formidable, cria un nom, tendit le bras… et l’un des Danakils se précipita derrière elle, plongeant les mains crispées, croyant la trouver et la prendre lorsqu’elle réapparaîtrait à la surface.

Mais Nedjma appartenait à ces tribus maures qui côtoient les rivages inhospitaliers du Rio-del-Oro : elle nageait comme un poisson ; elle était passée sous la poupe recourbée de l’embarcation et filait entre deux eaux dans la direction où son instinct lui disait qu’était tombé le bien-aimé.

Malheureusement, sa tête reparut à la surface au moment où un éclair venait illuminer la crête des vagues.

Zérouk, dont l’œil agrandi sondait la surface liquide,