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Page:Driant - L’invasion noire 2-grand pèlerinage à la Mecque,1913.djvu/251

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— Que ta volonté soit faite, ma petite étoile !

— Et d’ailleurs, reprit-elle joyeusement, voilà déjà un ennemi de moins, ce vilain Zérouk ; Dieu que ses yeux m’ont fait peur… où est-il maintenant ?

— Il est sans doute resté à la place où il est tombé.

— Dans la grande pièce, là, tout près ?

— Oui, il doit être enseveli sous les décombres ; pourquoi toutes ces questions ?

— Il est bien mort, n’est-ce pas ?

— Pour cela, oui, sois sans crainte, j’ai eu la curiosité de m’en assurer ; mais encore une fois pourquoi ces questions ?

— Pour être bien sûre moi-même qu’il n’est plus à craindre.

Elle s’interrompit ; un bourdonnement se faisait entendre dans les casemates où la garnison s’était réfugiée.

Les bateaux anglais venaient d’être signalés et une grande hâte d’embarquer avait pris tout le monde.

Il semblait qu’on quittât une maison en flammes.

— Nous reverrons-nous jamais ? dit à de Melval le lieutenant de vaisseau, je veux l’espérer et vous vous rappellerez, n’est-ce pas, que vous avez en moi un ami, un ami vrai.

— Merci, merci, répondit de Melval, s’emparant de la main qui lui était tendue et la conservant dans la sienne, je vais vous accompagner jusqu’à bord.

Un combat violent se livrait dans l’âme du jeune officier.

Après l’assaut il avait rapidement écrit plusieurs lettres dont il voulait charger Pol Kardec et dans lesquelles il assurait aux siens qu’il reviendrait.

Puis il en avait écrit une dernière, celle-là adressée à Christiane.

Voici ce qu’elle disait :