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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/65

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PERVERSE

— Je viens de faire un long voyage, comme ingénieur, à travers l’Amérique, et, ma mission finie, je retourne à Paris, où je suis né.

— Vous êtes Parisien ?

— Oui, madame.

— Je vais aussi à Paris. Parlez-moi de Paris.

La nuit complètement tombée enveloppait le vaisseau, et, seuls, ainsi que des étoiles plus rapprochées, des feux brillaient au haut des mâts. La brise s’était levée, molle et fraîche. Le capitaine avait ordonné à ses matelots de hisser les voiles. Il y eut des grincements de poulies, le vaisseau se pencha et glissa plus vite sous le vent.

— Il fait froid, dit-elle.

— Je ne veux pas vous retenir ici, répondit-il. Et pourtant j’étais heureux de parler avec vous de mon Paris que j’aime tant et que je vais revoir, après deux ans d’absence, avec bonheur.

— Si vous voulez, accompagnez-moi dans