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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/66

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PERVERSE

ma cabine, et vous me ferez du thé en me parlant encore de votre Paris.

Le jeune homme accepta et suivit Paula.

Elle ouvrit une petite malle, y prit un nécessaire à thé, et lorsque le thé fut prêt :

— Oh ! je vous invite et je n’ai qu’une tasse. Je n’avais point prévu que je pouvais recevoir dans ma cabine.

Il but après elle.

Sous la lueur hurlante de la lampe électrique, incendiée toute, Paula était presque belle. Assise au bord de sa couchette, les yeux ardents, la narine palpitante, elle offrait un étrange mélange de froideur, à la fois respectueuse et séductrice.

Son compagnon était près d’elle et la regardait, contemplativement. Il parlait maintenant du Paris qui aime et fait la fête, d’un Paris qu’il connaissait mal, seulement par ouï-dire, parce que sa fortune et le temps consacré aux études ne lui avaient pas permis d’y vivre.

Peu à peu, très vite cependant, l’intimité s’établissait entre les deux jeunes gens. Elle