Aller au contenu

Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
62
PERVERSE

aux lèvres de la femme le baiser de sa bouche.

Longtemps, il la tint sous l’étreinte. Son souffle gonflait sa pauvreté de gorge.

Alors, doucement, il dénoua les cheveux de Paula, semant des caresses dans leur ombre colorée, meurtrissant sa bouche encore de baisers hâtifs, muets et doux. Et, il la prit avec ardeur, mêlant son être affolé de continence à la rage contenue du corps de cette femme qui se donnait en lionne, en grande amoureuse, aidant au plaisir de toutes ses forces, et qui lui labourait les reins de ses ongles durs, tandis que, de ses dents, elle lui mordait les épaules et le cou.

Après le plaisir, Paula, comme transfigurée, se leva radieuse. Son visage trouva de la beauté dans son ardeur éveillée.

Ce fut elle qui, point lassé, redemanda à boire à la source de volupté, et elle cria, entre ses baisers, des paroles d’amour, d’une voix contenue, bâillonnée par les baisers de l’amant, qui aspirait la joie puis-