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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/69

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PERVERSE

sante à la coupe toujours pleine, et offerte encore, des plaisirs charnels.

Silencieusement, après l’avoir couchée dans son petit lit, il ouvrit la porte et se glissa dans sa cabine pour y rêver et y dormir.

Le lendemain, au déjeuner en commun, ils se retrouvèrent.

Mais Paula, durant la vie qui s’ouvrait pour ses sens encore si neufs, encore si peu meurtris, ne devait pas être l’amante qui s’attarde aux baisers pareils de la pareille bouche du même amant.

Elle n’aimait pas un homme, elle aimait l’homme, cause de volupté.

Aimait-elle même l’homme ? N’aimait-elle pas plutôt sa force, ses reins noués par la sève de joie, le plaisir qu’il donnait ?

Elle aimait l’amant, juste à l’heure d’amour. Elle aimait, d’avance, l’amour qui viendrait, qu’elle devinait, qu’elle souhaitait.

Cependant, sans se rendre compte de cet égoïsme dans la joie reçue, elle éprouvait