Aller au contenu

Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Pareillement les évêques de la grande province, tels que sont pour la plupart les métropolitains de la Chine, etc. »

Lorsque les Portugais abordèrent à Cochin, ils y trouvèrent Dom Jacques qui gouvernait l’église des montagnes de Malabar, et qui prenait la qualité de métropolitain de l’Inde, et de la Chine.

Il reste encore des traces de la religion de la croix, et c’est une tradition ancienne que cette figure † a la vertu d’empêcher les maléfices. Le fameux Kouan yun tchang qui vivait au commencement du second siècle, connaissait certainement Jésus-Christ, comme en font foi les monuments écrits de sa main, et gravés ensuite sur des pierres. On en a tiré des copies qui sont répandues de tous côtés, mais qu’il est impossible d’expliquer si l’on n’est pas chrétien, parce que Kouan yun tchang y parle de la naissance du Sauveur dans une grotte exposée à tous vents, de sa mort, de sa résurrection, de son ascension, et des vestiges de les pieds sacrés, mystères qui sont autant d’énigmes pour les infidèles.

Que si longtemps après la mort de ce grand homme, on l’a érigé en idole, cette erreur populaire ne prouve rien contre son christianisme, et rend témoignage à sa vertu. Or des chrétiens à la Chine au commencement du second siècle, d’où peuvent-ils être venus que de S. Thomas, ou de ses disciples ?

Soit donc que ce soit S. Thomas lui-même que tout le monde sait avoir été l’apôtre des Indes, soit que ce soient ses disciples qui aient prêché la foi dans cet empire, ce qui est plus vraisemblable ; on ne trouve aucun vestige, ni du temps que la religion chrétienne y a fleuri, ni des fruits qu’ont produit le zèle et le travail de ces hommes apostoliques. Comme l’histoire chinoise ne parle guère que des événements qui concernent le gouvernement politique, tout ce qu’elle rapporte de ce temps-là, c’est qu’il parût un homme extraordinaire à la Chine, qui enseignait une doctrine toute céleste, et qui s’attirait l’admiration publique par l’éclat de ses vertus, par la sainteté de sa vie, et par le nombre des miracles qu’il opéra.

Le second monument, prouve que longtemps après, c’est-à-dire, vers le septième siècle, un patriarche des Indes envoya des missionnaires à la Chine ; que ces ouvriers évangéliques y prêchèrent les vérités de la foi avec succès ; et que leur ministère y fut respecté et autorisé. Ce fut en 1625 que ce monument fut découvert de la manière suivante.

Des ouvriers fouissant la terre auprès de la ville de Si ngan fou, capitale de la province de Chen si, trouvèrent une longue table de marbre, qui apparemment avait été ensevelie sous les ruines de quelque édifice. Cette table a dix pieds de long, sur cinq de large. La partie supérieure est de forme pyramidale, et c’est là qu’est gravée une croix bien formée, dont les branches se terminent en espèce de fleur de lys, et qui est assez semblable à celle qu’on trouva gravée sur le tombeau de l’apôtre saint Thomas en la ville de Meliapor, qu’on appelle aujourd’hui Saint Thomé. La surface du marbre contient un long discours en caractères chinois,