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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/251

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RECUEIL
DE MAXIMES,


DE RÉFLEXIONS,
ET D’EXEMPLES


EN MATIÈRE DE MŒURS



Exemple de douceur et de zèle dans un juge.

Leang yen quang étant en charge à Siang tcheou, on lui amena un jeune homme, qu’on accusait de perdre le respect à son père et à sa mère. Quoiqu’il fût déféré par tous ses frères, Leang ne le punit point ; il se contenta de le faire conduire dans un endroit du palais, destiné aux honneurs qui se rendent à Confucius. Là on avait peint deux tableaux du fameux Han pe yu. Le premier le représentait recevant humblement et tranquillement la bastonnade de la main de sa mère. Dans l’autre on avait peint la mère comme accablée du poids des années, et le fils pleurant auprès d’elle de compassion et de tendresse. Tong (c’est le nom de ce jeune homme) en considérant ces peintures, fut si touché, qu’il en parût hors de lui-même. Leang prit ce moment pour lui faire une réprimande, après quoi il le renvoya. Tong en profita si bien, qu’il devint un exemple de vertu.


Exemple d’un mandarin zélé pour le peuple.


Tsiang yao étant gouverneur de Tang tcheou, l’empereur vint visiter les provinces du midi. Le gouverneur de Hoai ngan, ville voisine de Yang tcheou, fit abattre plusieurs maisons pour élargir le chemin sur le bord de la rivière, et le rendre plus commode à ceux qui tiraient sa barque