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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/282

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ma vue a été de conserver le tombeau de mes ancêtres ; la consolation de l’avoir fait, est pour moi une assez bonne récompense.


Exemple de piété filiale.


Sous la dynastie Song, un nommé Li hin, dans l’affliction de voir sa mère devenue aveugle, entendit dire que quelques personnes en se faisant lécher les yeux, avaient recouvré la vue. Aussitôt il entreprit de rendre ce service à sa mère. Il ne faisait presque autre chose depuis le matin jusqu’au soir, et il continua toujours, sans se relâcher le moins du monde, quoiqu’il n’en vît aucun effet. Enfin au bout de deux ans, sa mère recouvra tout à coup la vue.

Un autre, dont le nom de famille était aussi Li, et dont le nom propre était Hing kien, voyant que tout l’art des chirurgiens n’avait pu guérit un ulcère qui tenait son père au lit, et lui causait des douleurs très vives, il s’avisa de sucer lui-même cet ulcère, afin de le nettoyer d’une manière moins douloureuse pour le malade. Il continua quelque temps. Bientôt l’ulcère fut guéri, et les chairs devinrent saines et unies comme auparavant.


Que les gens riches et puissants, ne doivent pas méconnaître leurs parents pauvres.


Fan ouen tching, qui d’une assez basse extraction, était devenu puissamment riche et grand dans l’empire, instruisant un jour ses fils, leur disait entre autres choses : Mes enfants, notre famille est fort étendue dans notre province, et divisée en bien des branches. Nos parents pauvres sont en grand nombre, mais ils n’en sont pas moins nos parents. Croyez-vous que parce qu’ils sont pauvres, nos ancêtres les méconnaissent pour leurs descendants ? Non, sans doute. Comment donc aurions-nous le cœur de les méconnaître, et la dureté de ne les pas soulager dans leur pauvreté ? Mes ancêtres pendant plusieurs générations ont été vertueux, sans être puissants, ni riches. Je suis le premier de ma famille, qui depuis longtemps soit parvenu aux grandes charges. Mais ces honneurs et ces biens que je possède, sont bien moins la récompense de mon mérite, que celle de leur vertu. Si j’avais donc la dureté d’en jouir moi seul, sans avoir compassion de mes parents qui sont dans l’indigence, comment pourrais-je un jour soutenir dans l’autre monde la présence de mes ancêtres ? Et de quel front paraîtrais-je dès cette vie dans ces édifices destinés à les honorer ?


Avis sur la piété filiale, donnés par un philosophe à son disciple.


Le philosophe Yang tchin fou raisonnant sur l’ancien livre qui traite de la piété filiale, et sur la manière d’en profiter, exhorte son disciple en ces termes : Chaque jour dans le recueillement et dans le silence, fermant même les yeux du corps, s’il est nécessaire, pour vous recueillir