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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/366

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trouve dans le Chu king, comme le remarque le Père Gaubil, et comme l’assurent unanimement les interprètes depuis plus de cent ans avant Jésus Christ, dont l’astronomie cite cette éclipse. Elle est dans le texte de l’histoire chinoise la plus ancienne qu’on ait.

L’éclipse de 776 ans avant Jésus-Christ, est dans le texte du Chi king, dans l’astronomie des Han, et dans le texte de l’Histoire.

Les observations du Tchun tsiou sont dans ce livre et dans les commentaires faits par des auteurs fort près du temps de Confucius. La plupart de ces éclipses sont encore dans le texte de l’Histoire chinoise.

Les éclipses du Chu king, du Chi king, et du Tchun tsiou sont calculées dans les astronomies des dynasties Tang et Yuen ; astronomies faites sûrement du temps de ces dynasties.

Pour toutes les autres observations, elles sont tirées des textes de l’Histoire, faite du temps même des dynasties, sous lesquelles sont rapportées les observations. Elles sont encore dans les astronomies faites du temps de ces dynasties, et tout cela est dans la grande Histoire chinoise, dite Nien y sse.

Je me suis assuré des termes de l’astronomie chinoise, poursuit le Père Gaubil. J’ai su certainement les formes de l’année, et j’ai connu sûrement les cycles d’années et de jours des Chinois. J’ai trouvé quantité d’observations correspondantes à celles d’Europe et d’Asie. J’ai vérifié par le calcul beaucoup d’observations, et j’ai vu que c’étaient des observations, et non des calculs faits après coup, au moins pour la plupart. Que faut-il davantage pour vérifier une époque ; et qu’ont fait de plus ceux qui ont employé les éclipses rapportées par Hérodote, Thucydide, Plutarque, Dion, etc.

À ces témoignages, qui prouvent l’ancienneté de l’astronomie chinoise, je joindrai les remarques du Père Gaubil, qui en a fait une étude particulière, et qui, depuis qu’il est à la Chine, n’a rien voulu ignorer de l’habileté des anciens Chinois en fait d’astronomie. Voici comme il s’en explique dans deux lettres adressées au Père Souciet, et qu’on trouve dans le nouveau volume d’observations mathématiques, astronomiques, etc. que ce père donna au public en l’année 1729.

On a l’état du ciel chinois, dit le Père Gaubil, fait plus de 120 ans avant Jésus-Christ. On y voit le nombre et l’étendue de leurs constellations, et à quelles étoiles ils faisaient alors répondre les solstices et les équinoxes, et cela par observation. On y voit la déclinaison des étoiles, la distance des tropiques, et des deux pôles.

Les Chinois ont connu le mouvement d’occident en orient pour le soleil et la lune, les planètes, et même les étoiles, quoique pour celles-ci, ils n’aient déterminé leur mouvement que 400 ans après Jésus-Christ. Ils ont assez bien connu le mois solaire, et le mois lunaire. Ils ont donné à Saturne, à Jupiter, à Mars, à Venus, et à Mercure des révolutions assez approchantes des nôtres. Ils n’ont jamais été au fait des règles des rétrogressions et stations ; et comme en Europe, de même parmi les Chinois, les uns ont fait tourner les cieux et les planètes autour de la terre,