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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/378

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calendrier à la réforme de quelques astronomes européens : car c’est, disait-il, comme si un vaste et florissant État s’abaissait jusqu'à recevoir la loi d’une petite nation étrangère.

Nous avons déjà dit que les astronomes chinois partageaient le ciel en vingt-huit constellations. Ils y comprennent toutes les étoiles fixes, tant celles qui composent le zodiaque, que celles qui sont à ses côtés. Voici les noms de ces constellations.


1. Kao     10. Niou     19. Pie
2. Kang 11. Hio 20. Tsuy
3. Ti 12. Guey 21. Tsan
4. Fang 13. Che 22. Cing
5. Sin 14. Pie 23. Quey
6. Vi 15. Quey 24. Lieou
7. Ki 16. Leou 25. Sing
8. Teou 17. Guey 26. Chang
9. Lieou 18. Mao 27. Ye
28. Chin


Ce fut Yu, empereur de la famille Hia, qui partagea ainsi le ciel en vingt-huit constellations, pour distinguer les diverses mansions de la lune : car quoique les Chinois aient distingué, comme nous, le cours du soleil en trois cent-soixante-cinq degrés et quinze minutes, dont nous composons notre année, ils se sont plus réglés par les lunaisons, que par le cours du soleil.

Les espaces qu’ils donnent à leurs constellations, sont inégaux dans le nombre de leurs degrés : mais toutes ensemble font un cercle de trois cent soixante degrés. Sur ces principes on leur a fait des cadrans, où le style marque par son ombre toutes les révolutions célestes, et à quelle heure et à quel quart du jour et de la nuit chaque constellation passe par le méridien de Peking.

La manière qu’ils ont introduite de commencer leur année par la nouvelle lune la plus proche du mois de février, fait que le signe des poissons est pour eux le premier signe, le Bélier le second, et ainsi des autres : et parce qu’il n’y a que douze lignes pour faire les douze mois solaires, et que les lunaisons ne cadrent pas toujours avec ces signes, ils ont des lunaisons intercalaires, auxquelles ils donnent le même signe qu’avait la précédente, pour recommencer après, l’ordre des mois selon les signes qui leur sont attribués. Par ce moyen ils ont des mois qui suivent l’ordre des signes, d’autres qui ont quelques jours hors des signes, d’autres auxquels il en manque quelques-uns.

Cette manière de supputer et d’intercaler leur fait des années de treize mois qui retournent de temps en temps. Ce fut ce qui donna occasion au rétablissement des missionnaires jésuites dans la Chine, et qui mit fin à la rude persécution qu’ils souffraient par les intrigues d’un astronome arabe, et d’un mandarin chinois, ennemi de la religion chrétienne.