Aller au contenu

Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/386

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’auraient pu se résoudre à s’en servir préférablement aux anciens, s’ils n’y avaient été forcés par un ordre exprès de l’empereur.

Ces instruments sont grands, bien fondus, ornés partout de figures de dragons, et bien disposés pour l’usage qu’on en doit faire. Si la finesse des divisions répondait au reste de l’ouvrage, et qu’au lieu de pinnules on y appliquât des lunettes, selon la méthode de l’académie royale, rien en cette matière ne pourrait leur être comparé.

On ne sera pas fâché de voir la description de toutes ces machines dont on se sert encore aujourd’hui dans l’Observatoire de Peking. Les voici telles que nous les a données le père le Comte, qui les a examinées avec beaucoup d’attention.

La première machine est une sphère armillaire zodiacale de six pieds de diamètre. Cette sphère porte sur quatre têtes de dragons, dont les corps après divers replis, s’arrêtent aux extrémités de deux poutres d’airain, mises en croix, afin de soutenir tout le poids de la machine. Ces dragons, qu’on a choisis parmi les autres animaux, parce qu’ils composent les armes de l’empereur, sont représentés selon l’idée que les Chinois s’en forment, enveloppés de nuages, couverts au-dessus des cornes d’une longue chevelure, portant une barbe touffue sous la mâchoire inférieure, les yeux allumés, les dents longues et aiguës, la gueule béante, et vomissant toujours un torrent de flammes. Quatre lionceaux de même matière sont chargés des extrémités des poutres, dont les têtes se haussent ou se baissent, selon l’usage qu’on en veut faire, par le moyen des vis qui y sont engagées. Les cercles sont divisés sur leur surface extérieure et intérieure en 360 degrés ; chaque degré en soixante minutes par les lignes transversales ; et les minutes de dix en dix secondes par le moyen des pinnules qu’on y applique.

La seconde machine est une sphère équinoxiale de six pieds de diamètre. Cette sphère est soutenue par un dragon qui la porte sur son dos courbé en arc, dont les quatre griffes, qui s’étendent en quatre endroits opposés, saisissent les extrémités du piédestal, formé comme le précédent par deux poutres croisées à angles droits, et terminées par quatre petits lions qui servent à le mettre de niveau. Le dessein en est grand et bien exécuté.

La troisième machine est un horizon azimutal de six pieds de diamètre. Cet instrument qui sert à prendre les azimuts, n’est composé que d’un large cercle, posé de niveau dans toute sa surface. La double alidade qui en fait le diamètre, court tout le limbe, selon les degrés de l’horizon qu’on y veut marquer, et emporte avec soi un triangle filaire, dont le sommet passe dans la tête d’un arbre élevé perpendiculairement sur le centre du même horizon. Quatre dragons repliés courbent leur tête sous le limbe inférieur de ce grand cercle pour l’affermir. Deux autres entortillés autour de deux petites colonnes, s’élèvent en l’air chacun de son côté presque en demi-cercle jusqu’à l’arbre du milieu, où ils s’attachent inébranlablement, afin de rendre le triangle tout à fait immobile.

La quatrième machine est un grand quart de cercle de six pieds de