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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/406

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DEUX TRAITS D’HISTOIRE


Ou plutôt deux sortes de jugements ; L’un, où le crime étant d’abord absous, le Ciel, au moment qu’il triomphe, le confond, et le punit avec éclat ; l’autre, ou l’innocence accablée, et prête à succomber, vient tout à coup à être reconnue, et vengée par une protection particulière du Ciel.


L’ouvrage débute par les quatre vers suivants :


Celui qui dévoile et qui pénètre ce qu’il y a de plus caché ;
Celui devant qui le mal est toujours mal, et le bien est toujours bien, c’est le Ciel.
En voulant nuire à autrui, c’est à soi-même qu’on nuit.
Les ruses les mieux concertées, se découvrent à la fin.


PRÉFACE


On dit communément : quiconque ôte la vie à un autre, doit la perdre ; c’est une loi universellement reçue, et qui est nécessaire à la société. C’est pour cela qu’il est si difficile de faire passer l’innocent pour coupable, et le coupable pour innocent. Êtes-vous innocent ? Celui qui veut vous perdre, peut bien éblouir et corrompre les juges les plus éclairés. Le juste Tien semble peut-être d’abord conniver aux traits de la calomnie : mais il ne permet pas que vous y succombiez. L’injustice se reconnaît enfin, et est confondue.

Au contraire un scélérat justement accusé, et qui crie à la calomnie, soutient quelquefois la question la plus rigoureuse sans rien avouer, et force les accusateurs à se désister de leurs poursuites. Mais enfin vient un jour, où le mystère d’iniquité se révèle, et où l’artifice se manifeste.

Un criminel survivra quelque temps, si l’on veut, à son crime. L’innocent sera condamné à languir dans un cachot, il se verra presque sous le glaive. Est-ce que cet ancien seigneur qui est là-haut sur nos têtes, n’a pas des yeux ? Faites attention à ces belles paroles que nous tenons de