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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/431

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AUTRE HISTOIRE


Tchouang tse, après les bizarres obsèques de sa femme, s’adonne entièrement à sa chère philosophie, et devient célèbre dans la secte de Tao.


PRÉFACE DE L’AUTEUR


Les richesses et les avantages qui les suivent, sont comme un agréable songe de quelques moments. Les honneurs et la réputation, c’est un nuage brillant, mais qui est bientôt dissipé. L’affection de ceux-là même que la chair et le sang nous unissent, n’est le plus souvent qu’une vaine apparence. Les amitiés les plus tendres se changent quelquefois en de cruelles inimitiés. Gardons-nous d’aimer à porter un collier, parce qu’il est d’or ; et des chaînes, parce qu’elles sont de pierreries. Que nos désirs soient raisonnables ; mais surtout qu’ils soient modérés. Dégageons-nous de l’attachement aux créatures ; c’est là en quelque manière nous tirer d’un tas de poussière. Regardons comme un point capital, de nous conserver dans un état de liberté et de joie, qui ne dépende de personne.


CE QUI SUIT EST EXPRIMÉ EN QUATRE VERS CHINOIS LIBRES :


En se garantissant de toute passion violente, on mène une vie douce et agréable, loin des inquiétudes qui nuisent à la santé.
Ce n’est pas qu’on veuille blâmer l’amour naturel qui lie un père avec son fils, ou qui unit des frères ensemble.
Ils sont les uns aux autres, ce que sont les branches d’un arbre avec le tronc.
Cet amour doit durer autant que ce rapport mutuel.


Les sectes de Tao et de Fo, quoique très différentes de la secte littéraire, s’accordent avec elle sur ces grands devoirs, et n’ont jamais pensé à les combattre, ou à les affaiblir. Il est pourtant vrai que l’amour des pères pour les enfants, ne doit pas jeter dans des inquiétudes excessives, quand il s’agit de procurer leur établissement : aussi dit-on communément : La fortune des enfants doit être leur propre ouvrage.