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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/462

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HAN KOUÉ. (Il chante)


Tu dis que tu veux répondre aux bienfaits que tu as reçus : mais je crains que tu ne puisses te sauver : (Il fait retirer ses gens.) Retirez-vous, si je vous appelle, venez : si je ne vous appelle pas, ne venez point.


SOLDATS.


Nous sommes au fait.


HAN KOUÉ (ouvre le coffre)


O Tching yng, tu disais qu’il n’y avait ici que des remèdes ; voici pourtant un petit homme : (Tching yng est tout éperdu ; il se jette à genoux ; Han Koué chante sur l’enfant qu’il voit.)


TCHING YNG.


Seigneur, ne vous mettez pas en colère ; souffrez que je vous dise la chose comme elle est : Tchao tun était un des plus fidèles sujets du roi. Tou ngan cou en fut jaloux : il voulut le faire dévorer par un chien. Tchao tun s’échappa, et sortit du palais : son chariot ne pouvait aller. Le brave Ling tché se souvint du bienfait de Tchao tun, et l’emporta dans les montagnes : on ne sait ce qu’il est devenu. Le roi crut les calomnies de Tou ngan cou. Le fils de Tchao tun eut ordre de se tuer : la princesse fut renfermée dans le palais ; elle eut un fils qu’elle nomma l’Orphelin ; la mère et l’enfant étaient sans secours : la princesse m’a confié son fils ; je vous ai trouvé, seigneur, et j’ai espéré que vous ne me blâmeriez pas. Quoi ! voudriez-vous arracher ce pauvre petit rejeton, et éteindre sans ressource sa famille.


HAN KOUÉ.


Tching yng, tu vois bien que si je portais cet enfant à son ennemi, il n’y a point de richesses et d’honneurs que je n’obtinsse ; mais Han koué a trop de droiture pour commettre une telle action : (il chante.) Si Tou ngan cou venait à voir cet enfant... O Tching yng, enveloppez bien ce cher orphelin ; si Tou ngan cou me demande où il est, je répondrai pour vous.


TCHING YNG.


Que je vous suis obligé, seigneur. (Il enveloppe l’enfant et s’en va : il revient, et se met à genoux.)


HAN KOUÉ.


Tching yng, quand je vous ai dit de vous en aller, ce n’était pas pour vous tromper ; allez-vous-en bien vite.


TCHING YNG.


Seigneur, mille obligations. (Il s’en va, et revient encore.)