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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/463

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HAN KOUÉ.


Tching yng, pourquoi revenir tant de fois ? (Il chante.) Tu crains que je ne te trompe. O Tching yng, si tu n’as pas le courage d’exposer ta vie, qui t’oblige de sauver l’orphelin malgré toi ? Apprends qu’un fidèle sujet ne craint point de mourir, et que qui craint la mort, n’est pas un sujet fidèle.


TCHING YNG.


Seigneur, si je sors de ce palais, on fera courir après moi, et je serai pris, et ce pauvre orphelin en mourra. C’en est fait, qu’on m’arrête : allez, seigneur, recevoir votre récompense, tout ce que je souhaite, c’est de mourir avec l’orphelin de la maison de Tchao.


HAN KOUÉ.


Tching yng, vous pourriez aisément vous sauver avec l’orphelin ; mais vous n’avez point de confiance. (Il chante pour exprimer ses derniers sentiments, et se tue).


TCHING YNG.


Que vois-je, hélas ! Han koué vient de se tuer lui-même : si quelqu’un des soldats de la garde en donnait avis à Tou ngan cou, que deviendrions-nous, moi et l’enfant ? Fuyons, fuyons au plus tôt : avançons sans rien craindre vers le village de Tai ping ; et là nous prendrons des mesures.