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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/494

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que le corps humain est composé, et tellement disposé, qu’il y a des parties dans lesquelles un élément domine plus que les autres.

C’est le feu qui domine sur le cœur et sur les premiers intestins qui sont attenants : et le Midi est la partie du ciel, qui regarde principalement ces parties, parce que c’est là le siège de la chaleur ; c’est en été qu’ils observent les affections du cœur.

Le foie appartient à l’élément de l’air, de même que la bourse du fiel : et l’un et l’autre a rapport avec le Levant, qui est le lieu d’où naissent les vents et la végétation, et c’est au printemps qu’il faut observer les dispositions de ces deux parties.

Les reins et les uretères appartiennent à l’eau, et ont rapport au Septentrion ; d’où vient que l’hiver est le temps le plus propre à observer leurs indications.

Ce sont les métaux qui dominent sur les poumons, et sur les grands intestins, aussi bien que le couchant et l’automne, qui est le temps de leurs indications.

Enfin la rate et l’estomac tiennent de la nature de la terre : ils regardent le milieu du ciel entre les quatre points cardinaux, et c’est le troisième mois de chacune des saisons, qui est le temps de leurs indications particulières.

La porte de la vie et la troisième partie du corps, sont soumis au feu, et à l’eau, et reçoivent les impressions du cœur et des reins, qu’ils communiquent aux autres parties.

Ils raisonnent à peu près comme nous sur les accords et les oppositions de ces éléments avec le corps de l’homme, ce qui en fait les maladies et les altérations.

C’est par la différence des pouls qu’ils prétendent découvrir infailliblement toutes les dispositions de chacune des parties du corps : et voici leurs principes.

C’est le mouvement, disent-ils, qui fait le pouls, et ce mouvement est cause par le flux et le reflux du sang et des esprits, qui sont portés à toutes les parties du corps par ces douze routes dont nous avons parlé.

Tout ce qui meut pousse quelque corps mobile, ajoutent-ils, et tout ce qui est mû, ou cède, ou résiste : ainsi comme le sang et les esprits sont dans un mouvement continuel qui pousse et presse les vaisseaux dans lesquels ils sont portés, il faut nécessairement qu’il y ait des battements de pouls.

C’est la science et la parfaite connaissance de ces battements et de ces percussions qui peut faire connaître la disposition des corps, et les affections qu’ils reçoivent des éléments. C’est par ces battements que l’on peut connaître la nature du sang et des esprits, les défauts et les excès qui s’y peuvent trouver ; et c’est l’adresse des habiles médecins, de les régler, et de les réduire à leur juste tempérament.

Dans tout le mouvement il y a deux choses à observer : le lieu où il se fait, et sa durée ; c’est ce qui a obligé les médecins chinois de marquer les lieux du corps où l’on peut examiner le pouls, et le temps de ses battements.