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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/503

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Hong signifie regorgeant, et Ché signifie plein. Tchin signifie enfoncé, profond ; Fou, fuyant en bas et se cachant. Siu, c’est quand il fait sur le doigt à peu près la sensation qu’y ferait une goutte d’eau. Yo, c’est faible.


TEXTE.

Il faut donc s’appliquer à bien connaître les propriétés des pouls, savoir en tirer à propos des conclusions ; après quoi, moyennant une suffisante connaissance des drogues, on peut se mêler de médecine.

Le pouls du carpe est-il kié, prompt ? A coup sûr il y a mal de tête ; s’il est hien, trémuleux long, c’est cardialgie[1] ; s’il est kin, trémuleux court, c’est colique ; s’il est ouan, lent modérément, la peau est comme endormie ; s’il est ouei, petit, la poitrine a souffert du froid ; s’il est sou, très précipité, il y a du feu à l’orifice de l’estomac ; s’il est hoa, glissant, le sang abonde, s’il est aigre, les esprits manquent. Quand il est hong, regorgeant, la poitrine et les côtés sont comme trop pleins, et le malade y sent oppression. Enfin, quand le pouls du carpe est tchin, profond, enfoncé, on sent de la douleur au dos.

Quand précisément à la jointure du carpe avec le cubitus, le pouls se trouve feou, superficiel, et ouan, modérément lent, il y a dégoût, perte d’appétit.

S’il est kin, trémuleux court, il y a oppression et plénitude de matières flatueuses, ce qui est difficile à bien guérir.

Si ce pouls est yo, faible, et sou, précipité, il y a du feu dans l’estomac.

S’il est trémuleux long, hien, et hoa, glissant, l’estomac a souffert du froid.

S’il est ouei, petit, le cœur est comme oppressé de plénitude.

S’il est tchin, profond, enfoncé, on sent pesanteur et douleur sourde à la région du diaphragme, et cela vient de plénitude, au lieu que si ce pouls est siu, mol et comme mouillé, quoiqu’il y ait enflure dans les parties inférieures, comme depuis les reins jusqu’aux pieds, cela vient d’inanition et d’épuisement. Il faut au plus tôt songer à dissiper ces humeurs aqueuses.

Enfin si ce pouls de la jointure est fou, fuyant en bas, et se cachant, il y a embarras à l’orifice de l’estomac ; il ne faut à cela qu’une purgation.

Quant au pouls de l’extrémité du cubitus, s’il est hoa, glissant, et que ce soit une femme, il est clair que ses mois ne sont pas réglés ; si c’est un homme, les digestions se font imparfaitement dans les dernières voies.

S’il est fou, fuyant en bas, les digestions se font imparfaitement dans les premières voies.

S’il est ouei, petit, il y a violente colique.

S’il est yo, faible, et ouan, modérément lent, il y a excès de feu dans le ventricule, et embarras à l’orifice de l’estomac.

  1. Douleur qui se sent vers l'orifice supérieur de l'estomac, avec palpitation de coeur, envie de vomir, etc.