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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/519

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y en a bien davantage : je vais les indiquer pour une plus ample instruction de ceux qui s’appliquent à ces matières.

Le premier de ces pouls s’appelle fou foe, bouillon de marmite, ou bien yong siuen, source bouillante ; c’est quand le pouls semble toujours sortir au dehors, à peu près comme les bouteilles qui s’élèvent sur une liqueur bouillante. Quand le pouls d’un malade est dans cet état, il ne passera pas le jour ; il est inutile de lui donner des remèdes.

Le second s’appelle feou ho, union ou continuité de flots ; c’est quand le battement postérieur empiète, pour ainsi dire, sur celui qui a précédé ; à peu près comme quand un flot gagne sur un autre, avant que le premier soit aplani.

Le troisième s’appelle tan che, pierre, ou balle d’arbalète ; c’est quand le pouls sortant comme d’entre les os, vient donner ferme et sec contre les doigts.

Le quatrième s’appelle tchio tso, picotement d’oiseau. C’est quand le pouls vient frapper trois ou cinq fois d’une manière dure et aiguë contre les doigts, puis cesse du temps, et revient de la même manière, à peu près comme un oiseau qui mange du grain.

Le cinquième s’appelle vou leou, fente par où l’eau dégoûte dans une maison ; c’est quand après avoir cessé du temps, le pouls donne un battement faible, comme une petite goutte qui se glisse par une fente. Ce pouls et le précédent indiquent que l’estomac, le cœur, et les poumons sont très mal affectés.

Le sixième s’appelle kiai so, corde qui se défile ; c’est quand le pouls éparpillant, se brouille de telle sorte, qu’on ne le sent point revenir à aucun mouvement réglé. Alors les cinq tsang sont mal affectés.

Le septième s’appelle yu tsiang, frétillement de poisson ; c’est quand les battements du pouls étant la plupart superficiels, il s’y en mêle de profonds ; on le sent, puis on ne le sent plus, on ne sait ce qu’il devient ; les reins ne font plus leurs fonctions.

Le huitième s’appelle hia yeou, allure de crapaud ; c’est lorsque tâtant le pouls doucement, on ne le sent point pendant du temps, parce qu’il est profond, tchin, et tout à coup on sent venir un battement superficiel, seou, mais faible, qui cesse aussitôt, et après un temps considérable revient de même. L’estomac et son orifice sont très mal affectés.

Le neuvième s’appelle yen tao, et quelquefois siun tao, coups de couteaux qui se suivent ; c’est quand le pouls étant fin et délié comme un fil de soie, a cependant des battements durs et coupants, comme seraient des coups de la pointe d’un couteau ou d’une aiguille.

Le dixième s’appelle tchouen teou, pois roulants, c’est quand les battements sont assez forts, très courts, durs et aigres ; les esprits des san yuen, ou trois principes, manquent absolument.


NOTE.

Je n’ai point encore vu dans aucun livre ce qu’il faut entendre par ces trois principes, san yuen.