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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/529

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TEXTE.


Dans les maladies du cœur, communément le pouls qui est propre de ce viscère, est regorgeant. Si vous y trouvez en même temps les sautillements de la peau d’un tambour qu’on bat, sachant d’ailleurs que la maladie est dans le cœur, vous pouvez compter que le malade mourra le lendemain entre neuf heures du soir, et une heure après minuit.

Quand le mal est dans l’estomac, communément le pouls propre de ce viscère est faible. Si de plus vous y trouvez que son mouvement soit semblable à celui d’une eau qui tombe goutte à goutte par quelque fente, ou s’il est sans le moindre sautillement, molasse comme un filet d’eau, le malade mourra le lendemain entre une heure et cinq du matin.

Quand le mal est dans les poumons, le pouls propre de ce viscère communément se trouve aigre. Que si vous y trouvez entremêlé certain mouvement léger et court, tel qu’est celui des plumes ou du poil des animaux, quand le vent souffle dessus, le malade mourra le lendemain entre neuf heures du matin et une heure après midi.

Quand le mal est dans les reins, communément le pouls propre de ce viscère est dur. Si vous trouvez de plus, que son mouvement imite celui du bec d’un oiseau qui picote, le malade mourra le lendemain entre neuf et onze heures du matin, ou bien entre une heure et trois après midi, ou bien entre sept et neuf du soir, ou entre une heure et trois du matin.

S’il se trouve des malades, qui, dans les cas exposés, passent les termes indiqués, ce sont gens dont l’estomac est naturellement bon, et qui peuvent manger jusqu’à la fin.

On rejette un aphorisme qui dit : Quelqu’une des cinq parties nobles étant destituée d’esprits, au bout de quatre ans, l’on meurt.

Un ancien livre dit : Si le pouls, dans quelque sujet, après quarante battements de suite, en manque un, c’est qu’une des parties nobles, nommées tsang, est destituée d’esprits, la mort s’ensuivra quatre ans après, quand le printemps fera pousser les plantes.

Ceux, qui depuis ont traité du pouls, disent tous : Quand le pouls a cinquante battements continus, sans s’arrêter, le sujet est en parfaite santé, et d’une bonne constitution. Si après cinquante battements il en manque un, une des parties nobles est destituée d’esprits ; la mort s’ensuivra cinq ans après. Si après trente battements il en manque un, la mort s’ensuivra trois ans après. Hélas ! s’il faut croire les livres en certaines choses, on en trouve bien d’autres peu croyables.

Si le foie ne fait plus ses fonctions, il faut mourir dans huit jours : si c’est le cœur, on ne peut vivre au plus qu’un jour : si c’est le poumon, on peut aller jusqu’à trois jours ; jusqu’à cinq, si c’est l’estomac : si ce sont les reins, on ne passe pas quatre. On lit ceci dans les livres ; en quoi il paraît qu’on les peut croire.

Mais pour ce qu’on y lit, qu’une des parties nobles, nommées tsang, étant destituée d’esprits, la mort ne s’ensuit que quatre ans après, au printemps, cela n’est point du tout croyable. Des médecins vulgaires, et peu