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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/540

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De ce seul endroit, il est clair que la saignée est connue aux Chinois depuis longtemps, comme un moyen de prévenir les fâcheuses suites d’un excès de feu. On en use actuellement à la Chine fort fréquemment pour les chevaux et les ânes.

Pour ce qui est des hommes, il n’est pas aussi fort rare qu’on en use, mais c’est communément d’une manière qui ne peut avoir grand effet, tant l’ouverture est petite, et tant est petite la quantité du sang qu’on tire : le plus souvent cela ne va pas à un tiers de palette, et quelquefois il y en a encore moins : aussi faut-il avouer que la frugalité des Chinois et la légèreté de leur nourriture rend ce remède moins nécessaire qu’en Europe.

Il y a cependant des occasions où les Chinois le regardent comme presque unique, et en même temps infaillible. Un homme est quelquefois saisi d’une espèce de néphrétique, qui lui cause des douleurs insupportables. Il jette d’abord de hauts cris ; mais bientôt la voix lui est coupée par la violence du mal : les yeux lui tournent : le visage devient livide : toutes les extrémités sont froides, et le malade est aux abois.

Les Chinois communément attribuent ce mal à du gravier, sans qu’aucun dise où il réside. Un chrétien âgé de vingt-cinq ans, fut un soir saisi de ce mal. On ne put venir m’avertir du danger où il était, parce que la maison est dans le faubourg, et les portes de la ville étaient fermées. Chacun dit, voyant le malade, que son mal était du gravier, et qu’il fallait appeler un tel pour le saigner. Ce tel, au reste, n’est ni médecin ni chirurgien. On l’appelle cependant : il vient : il lie le bras du malade au-dessus du coude, lave et frotte le bras au-dessous de la ligature : puis avec une lancette faite sur-le-champ d’un morceau de porcelaine cassée, il ouvre la veine où nous l’ouvrons communément ; savoir, à l’endroit où le bras se plie. Le sang rejaillit fort haut : on lâche la ligature, et on laisse le sang couler et s’arrêter de lui-même ; on ne banda pas même la plaie. On m’a dit qu’au lieu de bander l’ouverture qu’a fait la lancette, on y applique ordinairement un grain de sel : le malade se trouva guéri, et le lendemain sur le soir il vint à l’église.

Je fus curieux de voir l’endroit où on l’avait saigné : je trouvai que c’était, comme j’ai dit, où nous le faisons communément. L’ouverture était déjà presque entièrement fermée ; aussi avait-elle été très petite. Le chrétien m’assura cependant qu’il en était sorti du sang de quoi remplir deux des gobelets, dont on use pour boire le thé.


TEXTE.

Si le pouls propre du poumon étant profond tchin, trémuleux court, kin, tient en même temps du glissant hoa, infailliblement il y a toux.


Commentaire.

Cette toux vient de froid.