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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/565

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cœur souffre, il faut évacuer. Le médecin doit prendre garde à ne s’y pas tromper, attribuant mal à propos le mal à épuisement. Mais si le malade est triste et dolent, facile à effrayer, pâle : s’il sent de la roideur à la racine de la langue, et de la douleur depuis les lombes jusqu’au dos, c’est d’épuisement que vient le mal. Il faut des cordiaux et des confortatifs.


De l’estomac.

Quand les pieds d’un malade enflent, et le ventre aussi à la région du nombril, quand le malade a en même temps le visage jaune et boursoufflé, qu’il lâche sous lui sans trop s’en apercevoir, qu’il a la peau de tout le corps âpre, et les lèvres comme renversées, tout cela indique un estomac entièrement ruiné, le malade ne passera pas douze jours.

Quand il y a enflure de ventre, jointe à constipation, paralysie aux pieds, pesanteur par tout le corps, que le malade mange bien, mais n’en est pas moins abattu ; tout cela indique un estomac qui pèche par mauvaise plénitude ; il faut évacuer.

Mais quand à l’enflure du ventre survient un mouvement d’entrailles, vomissement, indigestion continuée, diarrhée. C’est faiblesse d’estomac ; il faut travailler à le fortifier.


Du poumon.

Quand il y a grande expiration par la bouche, et point, ou peu signes d’inspiration, que les lèvres sont comme renversées, qu’il n’y paraît plus de lignes, qu’elles deviennent noires et semblables à une mèche à demi-brûlée, que la peau, le poil, et les ongles se dessèchent ; tout cela indique un poumon entièrement gâté. Le malade n’a qu’à prendre son routier, dans trois jours il faut partir.

Quand il y a douleur aux épaules, au dos, aux cuisses, toux, difficulté de respirer, et ventosités remontantes. C’est de mauvaise plénitude que le poumon souffre, il faut travailler à le décharger, mais il y faut travailler promptement, tout délai est dangereux.

Quand il y a faible respiration, petite voix, toux par intervalle, et crachats mêlés de sang, grande faiblesse et accablement, il faut soutenir et fortifier avant que d’user d’autres remèdes.


Des reins.

Quand le visage du malade devient noir, qu’il y a douleur des dents, que la vue lui devient fort trouble, qu’il a des sueurs spontanées et abondantes, qu’il sent un tiraillement aux lombes, qu’il a toujours la peau comme mouillée, et que cependant les cheveux lui sèchent, les reins sont absolument gâtés. Quatre jours mettent le malade au tombeau. Quand il y a certain gonflement de ventre, pesanteur par tout le corps,