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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/579

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sortes de remèdes. Vous ferez bien de vous servir des remèdes qui ne peuvent se passer les uns des autres, et de ceux qui s’aident réciproquement ; mais donnez-vous de garde de vous servir de ceux qui ont antipathie entre eux, et qui sont contraires. Vous pouvez user de ceux qui ont quelque qualité maligne ou vénéneuse, pourvu que vous y joigniez ceux qui ont la vertu de subjuguer cette malignité : mais pour ceux qui ont antipathie entre eux, et qui se tuent mutuellement, ne les joignez jamais ensemble.


Commentaire.

Pao ching dit : dans le Pen tsao de Chin nong, il est traité de trois cent soixante-cinq sortes de remèdes, ou choses médecinales, parmi lesquelles il y en a soixante-onze sortes, qui sont simples, et ne souffrent le mélange d’aucune autre : il y en a douze sortes de celles qui ne sauraient se passer les unes des autres : il y en a quatre-vingt-dix sortes de celles qui s’entraident mutuellement ; soixante-dix-huit sortes de celles qui se craignent réciproquement ; soixante sortes de celles qui ont antipathie entre elles ; dix-huit sortes de celles qui sont contraires et opposées ; trente-six sortes de celles qui se tuent, et qui se mortifient les unes les autres.

Li ché tching dit : Il y a des remèdes de sept sortes ou qualités différentes.

La première sorte, qui est des simples, c’est-à-dire, de ceux qui se prennent seuls, et sans admettre aucune composition.

La seconde sorte est de ceux qui ne sauraient se passer les uns des autres, et qu’il faut toujours joindre ensemble : tels sont le gin seng, ou la réglisse, le hoang ki, le tchi mou[1] et leurs semblables.

La troisième sorte est de ceux qui s’entr’aident, ou se servent les uns les autres.

La quatrième sorte est de ceux qui ont une antipathie réciproque, et qui rendent réciproquement inutiles leurs vertus.

La cinquième sorte est de ceux qui se craignent ou qui se nuisent mutuellement. La sixième sorte est de ceux qui sont contraires ou incompatibles.

La septième sorte est de ceux qui se tuent, ou se détruisent réciproquement. Dans les anciennes recettes on employait assez communément la quatrième et sixième sorte : la seconde et troisième sorte sont employées dans les recettes des empereurs : la cinquième et la sixième sorte sont employées dans les recettes des princes : et la quatrième et septième sorte sont employées dans les recettes des tyrans, ou princes violents.


TEXTE.


On distingue les drogues ou choses médecinales par cinq saveurs : et

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