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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/584

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Pour faire qu’elles descendent toutes entières dans l’estomac, et qu’elles mettent plus de temps à se défaire, il faut les enduire d’une couche de colle : et pour faire qu’elles se défassent promptement, il faut les donner avec du vin ou avec du vinaigre.

Yuen fou dit : Quand le siège de la maladie est à la tête, au visage, ou à la peau, il faut cuire dans le vin les espèces donc vous voulez user : s’il est entre le nombril et la gorge, il faut les laver seulement avec le vin : mais si la maladie réside dans le bas-ventre, il faut employer les espèces toutes crues ; celles néanmoins qui sont d’une qualité froide, doivent être mises dans le vin, puis séchées, pour empêcher qu’elles ne fassent mal.


TEXTE.


Si vous entreprenez de traiter quelque maladie, il faut premièrement examiner sa cause avec tous les symptômes qui ont précédé, et qui suivent. Et si vous trouvez qu’aucun des cinq viscères, ni aucun endroit des entrailles n’est épuisé, qu’il n’y ait point de dérèglement dans le pouls, que l’humide radical, ou la vigueur naturelle n’est point dissipée, par le moyen des remèdes vous remettrez le malade sur pied. Quand une fois la maladie est formée, des malades que vous traiterez, n’espérez pas d’en guérir plus de la moitié. Mais lorsque le mal est extrême, il est très difficile d’y apporter remède.


Commentaire.

Hong king dit : A moins qu’un médecin, quelque habile d’ailleurs qu’il puisse être, ne fasse attention à la voix et à la couleur ; comment pensez-vous qu’il puisse, par le seul pouls, connaître si le sujet qu’il observe est malade ou non.

Li ché tchin dit : dans le premier âge, les anciens préparaient les remèdes, mais ils n’en usaient point, leur santé étant parfaite. Dans le moyen âge, la vigueur avec la vertu ayant dégénéré, lorsqu’il survenait quelque incommodité, de dix mille personnes qui prenaient des remèdes, il n’y en avait pas un qui ne recouvrât sa première santé. Pour ce qui est du temps présent, on emploie les remèdes qui ont des qualités vénéneuses et malignes, pour attaquer le mal, quand il est retranché au-dedans ; et les pierres de cauterre, les poinçons, et les mèches, pour châtier le mal, quand il est dans les dehors : et avec tous ces artifices, on a bien de la peine à en retirer quelque avantage, etc.

Chun yn y dit : Il y a six sortes de malades qu’on ne saurait guérir. La première sorte, est des présomptueux ou superbes, qui ne veulent point avoir égard à la raison. La seconde sorte, est des avares, qui ont plus de soin de leurs biens, que de leur propre corps. La troisième sorte, est des indigents, à qui le vêtement et la nourriture manquent. La quatrième sorte, est de ceux en qui yn et yang sont déréglés. La cinquième sorte, est de ceux, qui, à cause de leur extrême faiblesse et maigreur, sont