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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/585

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incapables de toutes sortes de remèdes. Et la sixième sorte, est de ceux qui ajoutent beaucoup de foi aux charlatans et aux imposteurs, et n’en ajoutent aucune aux médecins.

Tsong ché dit : Il y a six défauts auxquels on tombe assez communément dans la médecine. Le premier, est un défaut d’examen et de recherche des causes des maladies. Le second, est un défaut de confiance au médecin de la part du malade. Le troisième, est un défaut d’attention au temps. Le quatrième, est un défaut de prudence dans le choix d’un bon médecin. Le cinquième, est un défaut de discernement pour connaître la maladie du sujet[1].

Il y a huit choses, lesquelles il faut observer soigneusement dans les malades ; à savoir, la plénitude ou l’épuisement, le chaud ou le froid, les causes internes ou externes des maladies, et la région où elles résident, savoir, le dedans ou le dehors.

Toutes les fois qu’on examine quelque maladie, il faut avoir égard à l’air, à la couleur, et au pouls du malade, aussi bien qu’à ses forces, à l’habitude de sa chair, de ses os, et de sa peau, et même à son naturel, et à ses passions.

Que si le malade a un pouls qui ne soit pas propre de la maladie dont il est attaqué, et que le médecin ne puisse pas connaître par une autre voie sa véritable disposition, comment peut-il lui donner des remèdes à propos ? Ainsi c’est un grand abus qui règne aujourd’hui parmi les personnes riches, savoir, que quand les femmes sont malades, elles se tiennent closes et fermées sous leurs courtines, et présentent au médecin leur bras, couvert d’une étoffe de soie, comme pour leur faire deviner leur maladie. J’ai ouï dire qu’il y en a, qui ne permettent pas même au médecin de leur toucher le bras de la sorte ; mais seulement un fil de soie qu’on leur attache au poignet, et sur lequel le médecin peut appuyer la main, à quelques pieds de distance.


TEXTE.


Quand on emploie les remèdes qui ont quelque qualité maligne ou vénéneuse, pour guérir les maladies, il faut commencer d’abord par une dose légère, et petite comme un grain de la plus petite sorte de millet ; et il faut désister dès que le mal est passé. Que si le mal ne passe pas, il faut doubler la dose. Si cela ne fait rien, il la faut décupler. En un mot, la quantité, qui est précisément nécessaire pour chasser le mal, est la juste mesure ou dose de ces sortes de remèdes.


Commentaire.

Hong king dit : Parmi les remèdes dont on se sert maintenant, il n’y a que deux sortes de remèdes simples, qui aient une qualité vénéneuse. Si vous en usez, il n’en faut prendre que la grosseur d’un de ces

  1. Le sixième manque dans l’original.