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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/594

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pour guérir les maladies qui ont leur siège dans le foie, dans les reins, c’est-à-dire, dans les parties les plus éloignées, et dans la région inférieure, etc.


2. Siao fang, ou petite recette.

Tsong tching dit : Le siao fang, ou petite recette, est de deux sortes. La première sorte est celle qui est composée de trois espèces de drogues, dont une est du premier ordre, et les deux autres du second ordre. Dans les maladies où il n’y a point complication de divers symptômes, et où conséquemment la cause du mal est unique, on peut employer les recettes composées d’une ou de deux espèces.

La seconde sorte du siao fang, ou petite recette, est celle dont la dose est petite, et dont la prise doit être souvent réitérée. Cette recette convient aux maladies, qui ont leur siège dans le cœur, dans le poumon, et dans la région supérieure du corps ; et il y faut procéder peu à peu, et fort lentement.

Oüan sou dit : La situation du foie et des reins est éloignée. Ainsi, pour guérir les maladies qui ont leur siège dans ces viscères, au lieu d’employer des remèdes, dont la prise se réitère souvent, la vertu de ces sortes de remèdes étant lente, et ne pouvant pénétrer que fort tard jusqu’à la région inférieure, il faut user de ceux dont la dose est forte, et qui ne se réitèrent pas si souvent, car ils opèrent plus promptement, et pénètrent plus vite jusqu’en bas.

Au contraire, le cœur et le poumon ayant une situation voisine, pour guérir les maladies qui résident dans ces viscères, au lieu d’user des recettes qui se réitèrent souvent, et dont la vertu étant prompte, et tendant en bas, ne peut se porter en haut, il faut employer celles qui se prennent en petite quantité, et se réitèrent souvent ; car elles ont la vertu de dissiper et d’opérer en haut. Ce qui revient à cet aphorisme de Oüang ping : « Dans les maladies du poumon, réitérez la prise jusqu’à neuf fois ; dans celles du cœur, sept fois ; dans celles de la rate, cinq fois ; dans celles du foie, trois fois ; et dans celles des reins, contentez-vous d’une fois. »


3. Hoang fang, ou recette lente.

Le médecin Ki pé dit : Si vous voulez restaurer et fortifier la région supérieure, ou chasser quelque maladie qui y réside, usez du hoang fang, ou recette lente. Mais si vous voulez restaurer et fortifier la région inférieure, ou expulser quelque maladie qui y a son siège, usez du kii fang, ou recette prompte.

Le kii fang ou recette prompte, est celle dont les drogues, qui la composent, ont des qualités et saveurs énergiques ; et le hoang fang est celle dont les espèces qui entrent dans sa composition, ont des qualités et saveurs faibles. Il faut user de ces diverses sortes de remèdes, suivant que la maladie est voisine ou éloignée, etc.

Vang ping discourant sur ce sujet dit : Si la maladie a son siège dans les reins, les esprits du cœur sont défectueux : ainsi il faut user du kii fang, ou recette prompte, et ne pas fatiguer longtemps le cœur par la réitération des remèdes, les remèdes propres aux maladies des reins, abattant les forces du cœur, et le rendant plus faible, à proportion de ce qu’on en prend davantage.